D’une manière générale, dans les campagnes, les habitations des paysans étaient sommaires, sinon rudimentaires. Confectionnées avec des matériaux locaux uniquement, elles étaient constituées d’une seule pièce multifonctionnelle servant de cuisine, lieu de repas et de dortoir à l’ensemble de la famille (plusieurs personnes, souvent trois générations). Ces demeures ont peu varié à travers les siècles, jusque vers le milieu du XIXe, date à laquelle les maisons en pierres se sont multipliées.
Primitivement, ce sont des huttes et des cabanes, à peine étanches, qui servirent d’abris aux populations, depuis les origines du savoir de la construction jusqu’à l’époque gallo-romaine. Les Romains introduisirent en Gaule, à partir du premier siècle avant notre ère, l’art de l’édification de villas (fermes) en dur. Mais l’arrivée des barbares, dès le IVe siècle de notre ère, fit reculer le savoir-faire et les paysans n’eurent d’autre choix que de se loger dans des cabanes, laissant les seuls gens aisés (nobles ou très riches agriculteurs) habiter dans des demeures plus confortables, érigées avec des pierres.
Qu’elles soient isolées ou regroupées en village autour de l’église paroissiale, ces habitations restèrent pauvres, sans confort ni aucune hygiène. Leur construction restait rapide et peu onéreuse. La couverture était réalisée avec des tiges de roseaux trouvées dans les marais (chaumières), ce qui assurait, pour un prix raisonnable, une bonne étanchéité et une relative isolation thermique.
Dans les régions où la pierre abondait, les murs étaient érigés avec les matériaux locaux. Souvent en pierres sèches, parfois liés avec de la terre, plus rarement du mortier, les murs étaient de construction sommaire et supportaient une charpente (de chêne, mais souvent de châtaignier) adéquate pour la toiture.
Dans les autres régions (ex. : pays d’Auge, en Normandie ou Alsace), des poutres dressées verticalement sur un soubassement de pierres (afin d’éviter la putréfaction du bois) et reliées par des traverses horizontales ou des croisillons formaient l’ossature de la maison. Les interstices étaient bouchés à l’aide pisé ou torchis, peu onéreux, remplacé tous les 25 ans environ.
L’inconfort le disputait à la promiscuité et à l’absence d’hygiène. La cheminée, souvent située sur le pignon, assurait le chauffage et la cuisson des aliments. L’eau était tirée au puits dans la cour, sinon à la rivière proche.