Depuis les réformes de Charlemagne, il existait des écoles presbytérales, des écoles monastiques et des écoles épiscopales. Au XIIe siècle, apparurent les universités, structurées en quatre facultés (la faculté des Arts, qui enseignait le trivium et le quadrivium, et les facultés de théologie, de médecine et de droit).

Pendant tout l’Ancien régime, les « petites écoles » se développèrent peu à peu. Par l’ordonnance du 13 décembre 1698, Louis XIV obligea les parents à envoyer leurs enfants (jusqu’à 14 ans) aux « petites écoles » (où l’on apprenait à lire, écrire et compter) qui dépendaient des évêques. Mais, en fait, ces écoles étaient souvent dans les villes et ne recevaient que les garçons.

La Révolution se préoccupa du problème. En 1791, le Comité d’Instruction publique de l’Assemblée nationale lança une grande enquête. La loi du 12 décembre 1792 créa le corps des instituteurs. Et, le 5 nivôse de l’an II, une loi institua un enseignement laïc et gratuit. La Convention créa le ministère de l’Instruction publique. Mais, sous le Directoire, la situation se dégrada.

Dès son arrivée au pouvoir, Napoléon constata la désorganisation. Il créa les lycées en 1802, rétablit les écoles religieuses (après le Concordat) et institua l’Université impériale par la loi du 10 mai 1806. Le décret du 17 mars 1808 réorganisa les écoles, les collèges et les lycées et rendit obligatoire l’enseignement de la philosophie. Il promulgua, le 15 août 1808, un important décret sur l’éducation : les écoles devaient suivre les principes de l’Église catholique et il développa les écoles mutuelles.

Les gouvernements successifs du XIXe siècle s’efforcèrent d’améliorer l’enseignement primaire. La loi Guizot, en 1833, déclara que les communes de plus de 500 habitants seraient tenues d’avoir une école de garçons. Le 8 août 1834, les femmes furent autorisées à enseigner. En 1850, la loi Falloux chercha à améliorer l’enseignement primaire en créant une école de garçons dans toutes les communes et une école de filles dans les communes qui en auraient les moyens. De plus, à côté de l’enseignement public, financé par l’État, un enseignement « libre » (essentiellement catholique) est autorisé à se développer.

La loi Victor Duruy, en 1867, organisa l’enseignement primaire féminin dans les communes de plus de 500 habitants.

Mais ce sont les lois Jules Ferry, de 1881 et 1882, qui rendirent l’école véritablement gratuite, laïque et obligatoire pour les filles comme pour les garçons. Depuis cette date, le niveau scolaire de la population a augmenté.