Originaires d’Asie de l’Est, les Turcs furent d’abord des agriculteurs sédentaires autour du fleuve Liao (principal cours d’eau du sud de la Mandchourie). Ayant épuisé les ressources locales, au IIIe millénaire avant Jésus-Christ ils migrèrent vers la Mongolie, où ils se convertirent en pasteurs nomades. Au IIe siècle avant Jésus-Christ, ils se mêlèrent à d’autres peuples d’Asie centrale, un peu plus à l’Ouest.

Un premier empire turc se créa autour du khanganat fondé par le clan Ashima autour de l’Orkhon, vers l’an 552 de notre ère. Il fut divisé en deux en 603, par suite de querelles dynastiques. Un deuxième empire turc se reforma en 682, mais fut conquis par les Ouighours en 744. La partie occidentale de cet empire se transforma en 750 en confédération oghouze.

Les Seldjoukides

Vers la fin du IXe siècle, le chef oghouze Seldjouk (vers 950-1009) se convertit à l’islam et tout son peuple le suivit. Son fils Tugrui Bey (1009-1064) fonda en 1038 l’empire seldjoukide et conquit la Perse et une grande partie du Moyen Orient. Son successeur, Alip Arslan (1064-1072), conquit la Syrie et surtout la péninsule anatolienne, après sa victoire de Mantzikert (1071), au cours de laquelle l’empereur byzantin Romain IV Diogène (1068-1072) fut capturé.

En 1077, fut fondé le sultanat de Roum, d’où le sultan contrôlait l’ensemble des provinces d’Anatolie. Mais son empire s’affaiblit vite, en raison des défections de nombreuses peuplades et cet empire s’effondra en 1194.

Les Ottomans

Parmi les tribus dissidentes du sultanat seldjoukide, celle des Ottomans se sépara et créa son propre sultanat, en 1299.

En 1453, le sultan Mehmed II (1444-1481) s’empara de Constantinople, mettant fin définitivement à l’empire byzantin. Son successeur, le sultan Sélim 1er (1512-1520) conquit la péninsule balkanique  et, en 1516, mit fin au sultanat mameluk. Il annexa ensuite le Levant, une grande partie de l’Arabie et l’Égypte et devint calife du monde musulman en 1517. Il mourut en 1520.

Puis son fils Soliman le Magnifique (1520-1566) étendit encore son empire en s’emparant de la Hongrie, en instaurant un protectorat sur l’Algérie et en portant l’empire turc à son apogée. Mais il échoua devant Vienne (en Autriche), fortement défendue par de nombreux chevaliers chrétiens venus en renfort des Autrichiens, en 1529. Il entretint d’amicales relations avec le roi de France François 1er (1515-1547), qui utilisa son alliance pour contrebalancer l’influence de l’empereur germanique Charles Quint (1519-1558) sur l’Europe.

En 1683, l’échec du second siège de Vienne marqua le début du déclin de l’empire ottoman, qui contrôlait jusqu’alors une grande partie de l’Europe orientale et presque tout le Moyen Orient.

En 1909, le Mouvement des « Jeunes Turcs », constitué par des jeunes intellectuels, renversa le sultan Abdulhamid II et provoqua le génocide de nombreuses minorités chrétiennes qui survivaient dans l’empire, notamment les Arméniens et les Grecs pontiques. Le dernier sultan ottoman, Mehmed VI, quitta Istambul (Constantinople) le 1er octobre 1922 et le sultanat fut aboli.

La République turque fut proclamée en 1923 et Mustapha Kémal (1881-1938, jeune officier qui s’était illustré lors de la victorieuse bataille des Dardanelles, pendant la Première guerre mondiale) fut élu président. Cherchant à moderniser la Turquie, il entreprit de nombreuses réformes économiques, religieuses et culturelles, qui modifièrent en profondeur son pays. La ville d’Ankara fut désignée comme capitale, au détriment d’Istambul, où avaient résidé les sultans pendant quatre siècles et demi.

Les Grecs furent expulsés d’Asie Mineure, tandis que les populations turques qui vivaient encore en Grèce et dans les Balkans furent déplacées pour revenir peupler la nouvelle Turquie. Enfin, le califat fut définitivement aboli le 3 mars 1924.

Quelques définitions :

Sultan = empereur

Calife = chef spirituel des croyants (fidèles de l’Islam)

Pacha = gouverneur de province

Attabeg = chef d’armée

Dey = gouverneur local

Janissaire = soldat d’élite de l’infanterie turque

Derviche hurleur = religieux qui entre en transe (pour prier) en hurlant

Derviche tourneur = religieux qui entre en transe (pour prier) en tournant sur lui-même de plus en plus vite.