Le terme « schisme » est attesté en français pour la première fois en 1174. Il provient du bas-latin ecclésiastique schisma, lui-même dérivé du grec skhisma, qui signifie « séparation ». Ce substantif est issu du verbe skhizo, qui signifie « couper », « fendre », équivalent du verbe tomein, « couper », « séparer », « dissocier ».
Il est employé pour désigner une rupture dans la communion d’un groupe, généralement une église (assemblée de fidèles d’une même religion). Il s’agit d’une séparation d’un groupe avec l’autorité (donc, un refus d’obéissance et non un désaccord sur la doctrine, désigné, dans ce cas, par le mot hérésie). En Droit canon, le schisme est défini comme la rupture d’un groupe (par exemple un diocèse, ou un groupe de paroisses, voire un ordre monastique) avec l’autorité du Saint-Siège.
De nombreux schismes ont affecté l’Église catholique, au cours de sa longue histoire, qui s’étend sur deux millénaires.
Quelques exemples de schismes antérieurs au Grand Schisme :
Au IVᵉ siècle de notre ère, plusieurs groupes ont tenté de se séparer de Rome, mais des conciles les ont combattus et fait rentrer dans l’ordre :
-
novatianistes (réprimés au Concile d’Elvire, en 306)
-
donatistes (réprimés au Concile d’Arles, en 314)
-
arianistes (ou Ariens, réprimés au Concile de Nicée, en 325)
Schisme de 1054 :
Le 16 juillet 1054, le légat du pape déposa sur le maître-autel de la cathédrale de Constantinople une bulle excommuniant le patriarche, pour désobéissance. Ce fut la séparation de l’Église d’Orient (orthodoxes) car de nombreux peuples d’Europe de l’Est se rangèrent du côté du patriarche : les Russes, les Bulgares, les Slaves d’une manière générale, à l’exception des Polonais (saint Stanislas, alors archevêque de Cracovie, réussit à les maintenir dans le giron romain).
Grand Schisme d’Occident (1378-1429) :
En 1378, à la mort de Grégoire XI (1370-1378), le nouvel élu, Clément VII (1378-1394) refusa de quitter Avignon. Les cardinaux choisirent alors un nouveau pape, Urbain VI (1378-1393) qui revint s’installer à Rome. Le Schisme dura jusqu’en 1429. La lutte féroce entre papes et antipapes donna matière à réflexion à des penseurs comme John Wycliff et Jean Huss et préfigura la Réforme, dernière grande séparation du XVIᵉ siècle.