Les armoiries de certains personnages pouvaient être représentées (ou simplement blasonnées) dans des recueils d’armoires dénommés « rôles d’armes », qui pouvaient être consacrés soit à une catégorie de personnes (ainsi les membres du Parlement d’une province ou les membres de la noblesse d’une région déterminée), soit à des porteurs d’armes ayant participé ou assisté à tel événement (par exemple : les témoins d’un traité de paix ou les seigneurs convoqués à une montre de l’armée).
Généralement exécutés avec grand soin, ces manuscrits, souvent illustrés de belles couleurs, constituent une source particulièrement précieuse pour la connaissance des familles nobles de telle province ou de telle époque. Ainsi « l’Armorial du héraut Navarre », recense des centaines d’écus et apporte une contribution essentielle à l’étude de la noblesse française du XIVe siècle.
La Bibliothèque nationale de France, à Paris, conserve (au Département des manuscrits) une remarquable collection de ces armoriaux et rôles d’armes. Beaucoup n’ont pas encore été publiés scientifiquement. Quelques originaux ont été perdus au cours des vicissitudes de l’histoire, mais certains nous sont connus par des copies (ou des éditions) réalisées par des érudits des XVIIe et XVIIIe siècles, tels que Gaignières.
Par exemple, il existait des armoriaux « occasionnels », tel :
« Rôle de Falkirk » (1298). Blasons en français des 111 écus des bannerets anglais accompagnant Édouard Ier à la bataille de Falkirk, en Écosse, le 22 juillet 1298. Original perdu. Copie chez Sir Anthony Wagner, Londres.
Ou des armoriaux « institutionnels », comme :
« Registre matricule de l’Université de Bâle » (à partir de 1460). Armes des recteurs de l’Université en grand apparat. Original conservé à la Bibliothèque universitaire de Bâle, Ms A N II 3 – 4a.
Ou encore, des armoriaux « locaux » (provinciaux).
« Armorial Le Breton » (vers 1290). Improprement appelé quelquefois armorial « Montjoie-Chandon». Recueil de 940 écus peints, ayant subi de nombreux ajouts aux XVe et XVIe siècles. Original provenant de la bibliothèque d’Hector Le Breton, roi d’armes de France, et acheté à Londres par H. Chandon de Briailles, actuellement dans une collection privée.
Pour la Bretagne, voir fiche no 59 « Les armoriaux bretons ».