Afin d’assurer le financement de la Guerre de la Ligue d’Augsbourg (septembre 1688 – septembre 1697) qui opposait le royaume de France à une coalition formée des royaumes d’Angleterre et d’Espagne et des Pays-Bas, le roi Louis XIV (1661-1715) se vit contraint de lever de nouvelles taxes.

En 1695, il institua un nouvel impôt : la « capitation ». Malgré un rapport substantiel, ce nouveau revenu resta insuffisant, tant les dépenses militaires étaient importantes. Le Conseil du Roi imagina alors de jouer sur les sentiments de fierté d’appartenance à la noblesse.

En 1696, il fut décidé de réaliser un « armorial général de la France », censé répertorier tous les titulaires d’armoiries et de les enregistrer, soi disant pour les rendre « immuables et officielles ». Bien entendu, pour les opérations d’enregistrement en bonne et due forme, une taxe était prélevée, dont le montant était loin d’être négligeable.

A cette occasion, les personnes non encore dotées d’armoiries avaient la possibilité de s’en choisir ou de s’en faire attribuer, toujours moyennant finance, ceci pour le plus grand profit du Trésor royal.

Un « général d’armes » fut nommé, pour diriger l’ensemble de ces opérations et coordonner l’action des divers officiers d’armes officiant dans toutes les provinces du royaume de France. Ce fut à Charles d’Hozier que fut confiée la mission de réaliser et tenir « le Grand armorial du royaume ».

Plusieurs années furent nécessaires pour achever cette œuvre immense de répertoriage (ou, le cas échéant, de création de nouvelles armes) de milliers d’armoiries. Il convient de préciser que les familles nobles n’étaient pas seules à être concernées par l’opération : les roturiers avaient également le droit de se doter d’armoiries ou de faire officialiser leurs armoiries antérieures, la seule condition étant de s’acquitter de la taxe prévue à cet effet. De même, les villes, corporations, communautés ecclésiastiques et autres institutions (telles les universités et collèges) étaient concernées par cette mesure et eurent la possibilité de faire officialiser leurs armoiries ou de s’en faire attribuer de nouvelles ou encore d’en faire créer, le cas échéant.

Cet « armorial général » eut un vif succès et rapporta énormément d’argent au roi.

Pour la Bretagne, cet armorial a été mis en ligne sur le Répertoire breton.