Pendant des millénaires, le problème des détritus n’a guère préoccupé les êtres humains qui peuplaient la Terre. Les déchets étaient simplement laissés sur place et on laissait le soin à la nature de les résorber, par pourrissement sous l’effet des rayons du soleil, ou par nettoyage ou balayage par le ruissellement des eaux de pluie.
Au fil des siècles, les quantités devinrent plus importantes et les hommes commencèrent à prendre des mesures pour éliminer plus rapidement les résidus de leurs activités. Le plus souvent, les déchets étaient brûlés.
Dans l’immense ville de Rome, peuplée sous la République et l’Empire de plusieurs centaines de milliers d’habitants, les ingénieurs avaient bâti un réseau de canalisations souterraines, le Cloaca Maxima. Cet égout drainait l’essentiel des déchets vers le fleuve, le Tibre, qui charriait ensuite tous ces immondices jusqu’à la mer, dans laquelle ils se diluaient.
Dès le Moyen Âge, il faut distinguer deux méthodes :
Dans les zones urbaines (villes de plusieurs milliers d’habitants) : Les immondices étaient jetés (par la fenêtre) directement dans la rue, sans guère de précautions ; des cochons en liberté dans les rues (surtout la nuit) se chargeaient de les faire disparaître en les avalant goulûment ; lorsque ces cochons étaient devenus bien gras, on pouvait les manger à leur tour ; les liquides circulaient au moyen de caniveaux, situés au centre de la rue et en pente douce jusqu’à la rivière. Les égouts apparurent au XVIIIe siècle, d’abord à Londres, puis à Paris et ensuite dans de nombreuses villes européennes.
Dans les zones rurales : Les habitants des campagnes disposaient presque tous de cochons et de poules dans la cour de la ferme qui se nourrissaient des épluchures et autres déchets alimentaires de la maisonnée. Quant aux excréments, recueillis dans des seaux, ils étaient versés sur le tas de fumier, pour servir ultérieurement d’engrais agricoles.
Les autorités s’émurent, au XIXe siècle, de ce manque d’hygiène, qui favorisait de nombreuses maladies et recherchèrent des solutions. En 1884, Eugène Poubelle (1831-1907), préfet du département de la Seine (1883-1890), imagina de doter chaque ménage d’une boîte destinée à recueillir les déchets qui, collectés par un service adapté, étaient ensuite incinérés.