Les progrès de l’hygiène

Jusqu’au XIXe siècle, l’hygiène était déplorable, en France comme partout en Europe. Les conséquences sur la santé des populations et sur la mortalité (l’espérance de vie était alors réduite) étaient souvent néfastes. Les progrès de la médecine, à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe, firent découvrir l’importance de l’hygiène corporelle dans la vie quotidienne.

Le lavage des corps (ou des parties du corps) était peu fréquent. Les Romains connaissaient les bains publics, mais ils furent oubliés au Moyen Âge. Seules quelques étuves apparurent vers le XIIIe siècle en Europe occidentale, peut-être sous l’influence des Croisés revenus d’Orient et qui avaient connu les bains pratiqués par les Turcs. Ces bains chauds se développèrent à la fin du Moyen Âge : au XVe siècle, de nombreuses villes virent l’apparition de bains privés où l’on allait périodiquement se laver moyennant une petite somme.

L’absence de nettoyage suffisant faisait qu’une odeur pestilentielle régnait dans les agglomérations, où la population était dense. Au XVIIe siècle, on camouflait cette odeur avec des parfums. L’eau de rose était alors l’arôme le plus prisé, mais il existait bien d’autres et, partout en Europe, les chimistes s’ingéniaient à créer de nouvelles senteurs (eau de Cologne, en Allemagne), ce qui fit la fortune de certaines régions productrices de plantes odoriférantes (en Provence, notamment à Grasse).

Si l’empereur Vespasien (69-79) avait fait installer des urinoirs à Rome, il ne fut imité qu’au XIXe siècle en France et après la fin de l’empire romain (476). Les déjections humaines et animales (des animaux domestiques qui divaguaient dans les villes ou aux abords des maisons rurales) étaient laissées à l’air libre. Elles s’entassaient, notamment au bas des latrines qui équipaient les châteaux et les monastères et dégageaient des miasmes pestilentiels.

Le nettoyage quotidien implique de l’eau courante (plus ou moins), qui ne fit son apparition dans les demeures urbaines qu’à la fin du XIXe siècle. Dans les campagnes, l’adduction d’eau fut une préoccupation essentielle des municipalités pendant tout le XXe siècle. D’autant qu’aux problèmes d’apport d’eau courante en quantité suffisante sont venus vite se greffer les problèmes d’évacuation des eaux usées. Les toilettes (WC) individuelles, bien qu’apparues tardivement, nécessitent l’installation de stations d’épuration, afin de traiter les eaux et les rejeter dans la nature ou les réutiliser.