Plante herbacée annuelle, le lin est originaire d’Eurasie. Il donne des fibres textiles et des graines oléagineuses. Sa culture a débuté dans le Croissant fertile (Mésopotamie), puis s’est répandue en Europe et en Égypte (vallée du Nil). Lorsqu’il arrive à maturité, il est constitué d’une tige unique, haute d’environ un mètre, avec entre 80 et 100 feuilles et une fleur (de couleur bleue) qui donne ensuite un fruit, contenant des graines.
Le lin est une des premières espèces cultivées par l’homme, dès le Néolithique. Les archéologues ont retrouvé des toiles de lin tissées au VIIIe millénaire avant Jésus-Christ. Les Égyptiens, les Grecs et les Romains en faisaient grand usage. Les peuples germaniques poursuivirent son exploitation.
Charlemagne (768-814) encouragea sa culture. Son utilisation se généralisa à partir du XIe siècle (la Tapisserie de Bayeux est une broderie sur une toile de lin) . Au XIIIe siècle, sa culture se répandit en Flandre, en Bretagne et en Anjou et il devint la principale fibre textile utilisée au Moyen Âge et à la Renaissance. Il connut son apogée au XVIIe siècle, avec les toiles fines de Cambrai, les dentelles (point d’Alençon) et les blouses, les chemises, les mouchoirs (de Cholet).
Au XIXe siècle, l’ingénieur Philippe de Girard (1775-1845) inventa une machine à filer le lin qui permit au Nord de la France de devenir le premier centre européen de filature de cette fibre. Les toiles dénommées baptistes sont réalisées à Cambrai.
Vers la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, la culture du lin fut en net déclin en France. Il fallut importer la matière première de Pologne ou d’autres contrées lointaines. De nombreuses usines de filature ou de tissage cessèrent leurs activités. Depuis 1945, cette culture linière a repris en France.
Le travail du lin consiste à effectuer plusieurs opérations :
- arrachage,
- rouissage (exposition au soleil, d’où séchage pour faciliter d’extraction de la fibre),
- retournage – enroulage,
- teillage (extraction des fibres à l’aide d’une sorte de ciseau en bois),
- peignage et filature,
- une fois constituée, la pelote de fil de lin est prête pour le tissage.
Le lin connaît de multiples usages :
- en qualité de fibre textile
- habillement
- vêtements
- accessoires de toilette (mouchoirs, cravates, pochettes)
- ameublement
- linge de maison (draps, taies, enveloppes diverses)
- tentures murales
- habillage des sièges (chaises, fauteuils, canapés)
- nappes et serviettes de table
- napperons (en général exécutés au crochet)
- textiles techniques
- toiles à peindre (murales et/ou artistiques). Les tableaux dits “de chevalet” sont peints sur toile de lin)
- tuyaux souples
- bâches
- voiles de navire
- sangles
- non tissés
- industrie automobile
- intérieurs de portières
- planches de bord
- garnitures latérales
- industrie du bâtiment
- feutres d’isolation
- isolations thermiques
- isolations phoniques
- revêtement de sols (linoleum et autres matières)
- papier à cigarettes
- matériaux composites
- industrie automobile
- habillement
- graines oléagineuses
- huile de lin (utilisée en peinture notamment)
- nutriment (graines comestibles directement). De nombreuses recettes de cuisine utilisent des graines de lin – ou de l’huile de lin – comme ingrédient, parfois comme ingrédient principal)
- mastic (sert à colmater les vitres posées sur les fenêtres)
- pâte à modeler
En raison de toutes ses utilisations, passées et présentes, le lin reste une matière première essentielle à la vie quotidienne de nos modernes sociétés.