Pour se vêtir chaudement pendant les mois d’hiver, les Européens prirent l’habitude, dès l’Antiquité, de confectionner des habits (vestes, manteaux, capes, mais aussi bottes et bottines) à l’aide de fourrures qu’ils se procuraient en utilisant la peau de certains animaux.

Initialement destinée à protéger de l’hypothermie, la fourrure devint, à partir du VIIIe siècle, un moyen d’afficher son rang et sa fortune. La fourrure va désormais suivre les aléas de la mode vestimentaire.

Les peaux vont subir de la part des pelletiers (métier dont la corporation s’organisa dès le XIIe siècle) un certain nombre de traitements : après le dépeçage, vient le nettoyage (décharnage et dégraissage), puis le tannage. Les fourreurs interviennent ensuite pour confectionner les vêtements.

Pendant tout le Moyen Âge, on utilisa en Europe occidentales des peaux de renard, de vison, de chinchilla, de lapin, d’ours (les Horse Guards de la couronne britannique portent encore des hauts bonnets à poil d’ours), de loup, de martre, d’hermine et aussi d’écureuil (le fameux « petit gris », dont la fourrure est appelée « vair »). Mais, aux XIVe et XVe siècles, la fourrure la plus en vogue fut la zibeline, en provenance d’Europe de l’Est (Finlande, Pologne et surtout Russie).

La zibeline de Russie fit la fortune des marchands de Novgorod et de Moscou, qui venaient la vendre jusque dans les foires d’Occident (Champagne ou autres) et des villes de la Hanse situées sur la Baltique. Mais, au XVIe siècle, ce commerce s’effondra : la découverte de l’Amérique du Nord et son exploration par les « coureurs des bois » permirent de développer la « traite des fourrures » en provenance du Canada. Les loutres, les phoques et principalement les castors envahirent les foires et marchés d’Angleterre, de France et du Saint Empire. La mode des bonnets en castor se répandit à une vitesse inouïe, de sorte que des compagnies financières furent fondées pour exploiter ce trésor des fourrures du Canada : la « Compagnie du Canada et de l’Acadie » (1578), la « Compagnie des Cent Associés » (1627), qui ne fonctionnèrent que peu de temps et surtout la « Compagnie de la Baie d’Hudson », fondée le 4 mai 1670, de nos jours encore florissante.

Au XVIIIe siècle, le commerce des fourrures connut son apogée, puis son déclin commença vers la fin du XIXe siècle.