Due à un bacille identifié seulement en 1855, la peste a sévi dès la plus haute Antiquité (on trouve des allusions à la peste dans l’Ancien Testament et chez les auteurs grecs et latins). Transmissible par piqûre de puce ou simplement par voie aérienne, cette maladie trouve un réservoir chez les rongeurs (notamment les rats) et peut frapper les animaux comme les hommes.

Elle peut prendre 3 formes : bubonique, pneumonique et septicémique et connaît un taux de mortalité très important. On l’a longtemps considérée comme une punition divine.

Une première grande pandémie se produisit dans la seconde moitié du VIe siècle (« Peste de Justinien ») et disparut au VIIe siècle.

En 1168, une épidémie de peste décima l’armée de l’empereur germanique Frédéric Ier Barberousse (1152-1190) et l’empêcha de triompher en Italie. Cette épidémie, considérée par tous comme une punition divine, sauva les troupes du pape Alexandre III (1159-1181) et aida grandement le roi de France Louis VII (1137-1180) dans ses démêlés avec l’Empire.

Une deuxième grande pandémie eut lieu au XIVe siècle en Europe : en 1347, des navires rapportèrent (sans le savoir) le bacille du Moyen Orient et le débarquèrent en Italie, d’où il gagna toute l’Europe. Ce fut la « Peste Noire » ou « Grande Peste » qui ravagea, de 1348 à 1351, l’Italie, l’Est de l’Espagne, la Grèce, la moitié Sud de la France et, dans une moindre mesure, le reste de l’Europe. On estime qu’un quart de la population totale fut décimé. Ceci se produisit sous le pontificat de Clément VI (1342-1352) alors résidant en Avignon. De nombreux moines mendiants se dévouèrent pour soigner les malades et surtout ensevelir les cadavres.

D’autres épisodes de peste eurent lieu en Europe dans les siècles suivants : à Toulouse (1628), Londres (1665 la « Grande peste » et 1764), Marseille (1720), Moscou (1771), etc. En Bretagne, de nombreux croix et calvaires ont été érigés (souvent avec un fût « à bubons ») pour préserver le village de la peste ou en action de grâces à la fin de l’épidémie.

Jusqu’au XXe siècle, la peste fut un fléau pour l’humanité. Elle ne fut éradiquée qu’en début de ce siècle, après la mise au point d’un vaccin, en 1894 puis la généralisation des soins appropriés et des mesures d’hygiène.