L’élévation en hauteur d’une charge lourde a représenté, depuis des millénaires, un problème que l’homme a su résoudre ingénieusement. Dès l’Antiquité, des machines ont été mises au point, capables d’élever des masses de plus en plus lourdes à des hauteurs de plus en plus grandes.
Selon l’ingénieur romain Vitruve (Ier siècle de notre ère), ce serait le savant grec Archimède (287-212 av. J.-C.) qui aurait inventé le treuil, à Syracuse (Sicile). Mais au IIIe siècle avant notre ère (donc à peu près à la même époque) un autre savant grec, Ctésibios, vivant à Alexandrie d’Égypte, aurait réalisé un monte-charge, actionné grâce à la pression de l’eau (circulant dans un réseau de tuyauterie).
Dès le Moyen Âge, des monastères orthodoxes s’installèrent au sommet de pitons granitiques, dans le Massif des Météores, en Thessalie (Grèce du Nord). Ces établissements religieux étaient ravitaillés par des monte-charges fonctionnant sans moteur, à la seule force des bras.
En 1405, l’ingénieur allemand Konrad Kyeser (1366-1410) dessina un monte-charge s’élevant entre deux bras, formés par de solides madriers, faisant office de rails. Un homme actionnait une corde, qui s’enroulait sur un axe, afin de soulever une plate-forme.
En 1743, l’ingénieur chargé des travaux d’entretien du Palais de Versailles, nommé De Velayer, inventa un système de « chaise volante », destiné à desservir les appartements de Madame la Duchesse de Châteauroux, favorite du roi Louis XV (1715-1774), qui étaient situés à l’étage. Il s’agissait d’un élément de confort, pour économiser les forces de l’intéressée, mais il servit également à élever des marchandises (nourriture, vêtements et autres) jusque dans le logement de la duchesse. Au XVIIIe siècle également, un « monte-vivres » fut installé dans l’abbaye du Mont-Saint-Michel, en Normandie, pour le confort des moines. En 1829, le premier monte-charge public fut installé au Coliseum de Regent’s Park, à Londres.
D’une manière générale, les monte-charge, installés à demeure dans un bâtiment, ou installation temporaire sur un chantier, étaient constitués d’une plate-forme coulissant entre des bras (en bois jusqu’au début du XIXe siècle). La force motrice, d’abord traction humaine ou animale, devint alors mécanique.