Il faut distinguer :
Le clergé séculier
Qui vit dans le siècle,
- c’est-à-dire qui vit dans le monde, au milieu des fidèles ;
- ce sont les prêtres (qui ont reçu le sacrement de l’ordination) desservant les paroisses et leur hiérarchie ;
De bas en haut : vicaire, curé (recteur en Bretagne), curé doyen, chanoine, évêque, archevêque, cardinal et enfin pape.
Une paroisse de quelque importance peut être desservie par un curé, assisté de un ou plusieurs vicaires (selon l’importance de la population).
Dans chaque diocèse, l’évêque est assisté d’un (ou plusieurs) vicaire général. Il doit effectuer des « visites pastorales », c’est-à-dire venir inspecter chacune des paroisses de son ressort. Il nomme et révoque les prêtres, répartit les sommes perçues par le denier du culte et veille à l’administration du diocèse et y fait régner la justice ecclésiastique (le tribunal de l’évêque, chargé de juger les causes dans lesquelles des clercs sont impliqués, se nomme « officialité »).
Pour administrer son diocèse, l’évêque s’entoure d’un certain nombre de dignitaires que l’on nomme chanoines, réunis en un chapitre.
Le chapitre est dit « cathédral », lorsqu’il se réunit sous la direction de l’évêque (qui siège sur sa cathèdre – ou chaise plus haute que les autres) ; le chapitre est dit « collégial » lorsque tous les chanoines, égaux entre eux, se réunissent pour délibérer et gérer une entité ecclésiastique, qui peut être une grosse paroisse ou un monastère.
Les chanoines du chapitre ont différentes fonctions :
- Un trésorier gère les comptes,
- Un official juge les différends entre clercs,
- Un chancelier sert de secrétaire et gère les archives du chapitre,
- Un sommelier est responsable de l’approvisionnement en vin,
- Un autre est responsable des cierges,
- Un autre surveille l’approvisionnement en hosties,
- Un autre gère les chevaux et les écuries,
- Un autre gère les vivres du chapitre.
Le clergé régulier
Qui suit une règle, celle de son ordre religieux.
Exemples :
- règle de Saint Benoît de Nursie (les Bénédictins), la plus courante
- règle de Saint Bernard (les Cisterciens)
- règle de Saint Augustin (chanoines réguliers)
- règle de Saint Norbert (ordre des Prémontrés)
- règle de Saint Colomban (dite du monachisme irlandais)
- règle de Saint Bruno (les Chartreux)
- règle de Grandmont (ordre de Grandmont)
- etc.
Les moines sont classés en fonction de leurs occupations principales :
- Contemplatifs (ils sont cloîtrés et ne font que prier pour le salut des fidèles) ; par exemple les Carmélites ou les Trappistes
- Hospitaliers (ils soignent les malades et accueillent les indigents) ex. : Frères de Saint Vincent de Paul, Lazaristes
- Enseignants (ils assurent un enseignement général) ex. : Jésuites, Frères des Écoles chrétiennes, Ursulines
- Missionnaires (ils partent évangéliser dans des contrées lointaines) ex. : Oblats de Marie Immaculée, Pères Blancs
- Prêcheurs (ils s’efforcent de raffermir la foi des fidèles qui s’écartent de l’Eglise, en pays déjà christianisés)
ex : Dominicains, Franciscains
D’autre part, l’Église parle également des anachorètes (ceux qui veulent se séparer de la foule, du monde ; du grec ana préfixe privatif et chorésie = la foule). On distingue :
- Les anachorètes hérémitiques (qui vivent en ermites, du grec hérémitis = isolé). Ils peuvent être troglodytes (vivent dans une grotte), stylites (vivent au sommet d’une colonne), etc.
- Les anachorètes cénobitiques (qui vivent en communauté, du latin cenobium = monastère) ; ce sont les plus nombreux, qui suivent une des multiples règles (plus de 1.700 ordres différents)
- Les anachorètes girovagues (qui n’ont pas de demeure fixe, ils se déplacent pour prêcher, du grec giro = tour et vague = errant), par exemple, au XIIIe siècle sont apparus les moines prédicateurs ou prêcheurs (ou encore mendiants) comme les Dominicains (fondés par Saint Dominique) et les Franciscains (fondés par Saint François d’Assise), qui, à l’origine, se déplaçaient de couvent en couvent pour mieux prêcher auprès des populations.