La philologie étudie les textes anciens et leurs environnements, historique ou culturel, étudie les œuvres littéraires sur les plans grammaticaux et linguistiques, considère la langue concernée (par exemple : philologie hispanique, germanique, orientale, etc.) et critique le texte, examine les divers manuscrits d’une même œuvre, compare leurs variantes, pour déterminer la pensée initiale de l’auteur et les correctifs apportés par les différents copistes.
La linguistique permet de mieux comprendre la langue des textes étudiés. Elle se compose de plusieurs branches : la phonétique (notation des sons), la syntaxe, (règles régissant la construction des phrases) et la sémantique (évolution des mots et le vocabulaire).
L’archéologie reconstitue la vie à une époque donnée par l’étude des objets et des monuments. Elle fait appel à de nombreuses connaissances technologiques et scientifiques, pour analyser la matière des objets, leurs formes, envisager leur usage potentiel. Elle reconstitue l’environnement quotidien des hommes étudiés.
L’Histoire de l’Art étudie également les objets matériels (œuvres d’art, sculptures, peintures, bijoux…) et les monuments à travers les siècles, mais sous l’angle de l’évolution des artistes et de leurs techniques artistiques.
Apport d’autres disciplines
D’autres sciences, qu’on ne peut qualifier d’auxiliaires de l’Histoire, sont des sciences à part entière, autonomes, mais peuvent apporter une assistance efficace à l’étude des documents et à l’élaboration de la synthèse historique.
La radiographie (rayons Infra – Rouges, Ultra – Violets ou rayons X) permet d’obtenir des informations sur les objets d’Art et sur les ustensiles du quotidien. Certains rayons font apparaître les retouches de peinture (les « repentirs » de l’artiste, comme les maquillages d’un faussaire), les techniques exactes de fabrication de tel outil métallique ou les gestes de taille d’un autre objet et les « palimpsestes » passés aux rayons X laissent voir l’écriture du texte primitif.
Contrairement aux apparences et aux idées reçues, les mathématiques sont d’un grand intérêt pour les historiens. Ceux qui se penchent sur l’économie à travers les siècles savent l’utilité de des statistiques. De même, quelques notions de métrologie permettent une plus juste appréciation et une meilleure compréhension des poids et mesures, surtout si la période étudiée est antérieure à l’instauration du système métrique, en 1795.
La réalisation de courbes et de graphiques s’avère des plus utile pour saisir l’évolution dans le temps d’un phénomène et de telles figures sont plus lisibles qu’une simple illustration d’un propos : la courbe ascendante ou descendante se perçoit d’un coup d’œil ; on constate que c’est l’analyse des chiffres et l’observation de la variation qui anticipent la conclusion.
La physique et la chimie peuvent de même apporter leur concours pour vérifier la possibilité de certains phénomènes ou réfléchir aux données matérielles sur la technologie mise en œuvre à l’époque. Telle action, évidente de nos jours, peut avoir été rigoureusement impossible, en raison des connaissances techniques encore insuffisantes et des conditions matérielles et technologiques : l’aluminium ayant été isolé en 1827 seulement par le physicien allemand Wohler, les objets confectionnés en ce métal ne peuvent dater d’avant le milieu du XIXe siècle. La physique et la chimie, sciences exactes, aident à éviter quelques anachronismes.
Les techniques de datation
Souvent l’historien a recours à des sciences apparemment étrangères à sa discipline pour dater des objets ou des monuments. Depuis quelques années, des méthodes nouvelles de datation sont en effet couramment mises en œuvre :
- L’analyse d’un élément, le Carbone 14, permet de situer dans le temps la fabrication d’un ustensile.
- La dendrochronologie compte les cernes du bois pour indiquer l’âge de l’arbre utilisé comme élément de charpente, par exemple, et date les monuments avec quelques certitudes supplémentaires.
- D’autres techniques utilisent l’étude des végétaux et parviennent à dater des objets ou des éléments pour lesquels les textes restent muets :
- la palynologie se fonde sur la résistance des grains de pollen,
- la phénologie met en relation les phénomènes climatiques avec leurs conséquences sur la pousse de la végétation.
- Mais il est également possible de faire appel à d’autres sciences, qui étudient le magnétisme ou la chaleur (thermorémanence et thermoluminescence) ou encore les isotopes et les altérations chimiques de la matière.
- L’anthracologie étudie attentivement les restes de combustion d’un foyer et fournit, par des analyses chimiques complexes, des leçons sur l’alimentation de tel peuple ou sur l’utilisation de telle ou telle substance.