Tout noble se devait de se distinguer des roturiers. Pour ce faire, il devait adopter un comportement adéquat, c’est-à-dire « vivre noblement ». Il ne pouvait travailler de ses mains (sauf exercer certains métiers artistiques n’entraînant pas la dérogeance de la noblesse) mais devait être prêt à chaque instant à donner sa vie pour la défense et la protection des populations : dans ces cas, il « versait l’impôt du sang », lui qui était exonéré des taxes et impositions ordinaires.

Pas de travail manuel

A l’origine, un noble ne devait pas exploiter directement son domaine agricole : pour vivre de ses revenus, il devait l’octroyer à des fermiers (ou, dans quelques cas, à des métayers). Les siècles passant, il y eut une certaine évolution et, à partir du XVIe siècle, on vit des petits nobles (dont les revenus d’autrefois avaient considérablement baissés) se mettre à travailler eux-mêmes leurs terres.

Beaucoup d’activités étaient considérées comme roturières, notamment l’artisanat et le commerce. Mais, dans certains pays, une autre vision apparut à la fin du Moyen Âge ; ainsi, en Italie du Nord, des banquiers devenus extrêmement riches, furent considérés comme nobles et s’emparèrent même du pouvoir dans quelques villes (les Médicis à Florence, les Sforza à Milan, etc.).

Certaines activités artistiques n’entraînaient pas la perte de noblesse. Les nobles pouvaient exercer le métier de maître verrier ou celui de peintre décorateur sans déchoir.

Vie sociale selon son rang

Par contre, tout noble devait fréquenter les gens de son état et mépriser, autant que possible, les relations avec les gens du commun ; en ville, surtout pendant les saisons froides et humides, les nobles se recevaient entre eux, dans leurs hôtels particuliers, pour des repas copieux et pour des soirées le plus souvent animées par des musiciens ou des acteurs, voire des poètes déclamant des vers. Bien entendu, les danses en vigueur dans les salons n’avaient rien à voir avec les danses populaires.

Lors de la saison chaude, les nobles partaient vivre dans leurs châteaux ou manoirs à la campagne, mais continuaient à vivre entre gens de même condition sociale, en chassant sur leurs terres et en menant grand train de vie (parfois au détriment de leurs finances quelque peu amoindries).