La fée électricité

Les savants du XVIIIe siècle s’intéressèrent aux phénomènes électriques et électromagnétiques, qu’ils cherchèrent à expliquer. Dans tous les « cabinets de curiosités », on procédait à des petites expériences d’attraction magnétique, sans trop les comprendre.

Vers la fin du XVIIIe siècle, l’italien Luighi Galvani (1737-1798) observa la réaction des pattes de grenouille avec une machine électrique : en contact avec deux métaux différents, il obtint une réaction des nerfs, sans l’intervention d’une machine. Il en déduit l’existence d’une « électricité animale ».

1796 Cette explication fantaisiste suggéra à un autre italien Alessandro Volta (1745-1827) l’invention de la pile électrique : un empilement de rondelles alternativement en argent et en zinc, reliées par un tissu imbibé d’acide sulfurique produit un courant continu. Il améliora le voltage en utilisant des rondelles de cuivre et de zinc.

1819 le physicien danois Hans Christian Oersted (1777-1851) remarqua qu’un courant passant à proximité d’une boussole fait dévier l’aiguille.

1820 le physicien français André Marie Ampère (1775-1836) démontra les propriétés magnétiques du courant électrique. Il observa qu’un morceau de fer placé près d’un fil dans lequel passe un courant est aimanté.

1827 le physicien allemand Georg Simon Ohm (1789-1854) définit la notion de résistance du courant électrique et celle de conductibilité d’un corps parcouru par un courant électrique.

1828 l’américain Joseph Henry (1797-1878) construit un des premiers électro-aimants : un noyau de fer entouré d’une bobine connectée à une pile. Il détermina que la puissance d’un électro-aimant dépendait du nombre de bobinages autour de son noyau de fer et construisit un dispositif capable de soulever une tonne.

1830 André Marie Ampère donna des définitions scientifiques des tensions et courants. Il donna son nom à l’unité pratique d’intensité des courants et inventa l’appareil pour les mesurer (le galvanomètre ou ampèremètre).

1831 l’anglais Michael Faraday (1791-1867) constata qu’en introduisant un aimant dans une bobine (donc en faisant varier le champ magnétique), on obtenait un courant induit ; cette découverte est à la base de toutes les grandes applications en électricité. Faraday étudia le rapport entre électricité et magnétisme et réussit à produire un courant électrique à partir du magnétisme (phénomène appelé « induction électromagné-tique ») : c’est l’invention de la « dynamo ».

1840 le français Gustave Froment (1815-1865) mit au point un électromoteur en reprenant le principe de l’induction magnétique et de l’énergie d’une pile voltaïque.

1840 le physicien anglais James Prescott Joule (1818-1889) étudia les formes physiques de la chaleur et énonça « l’effet Joule » (manifestation thermique de la résistance électrique) en reprenant les travaux de l’allemand Georg Ohm. Cette découverte permit l’invention du « chauffage électrique ».

1855 l’écossais James Clerk Maxwell (1831-1879) démontra que la lumière et l’émission électrique sont de même nature et énonça la théorie électromagnétique de la lumière, établit que la lumière est une combinaison de vibrations électriques et de vibrations mécaniques. Il démontra l’existence d’ondes électriques invisibles, qui transportent l’électricité dans l’espace.

1860 l’anglais Joseph Wilson Swan (1828-1914) invente une lampe à filament incandescent.

1875 l’inventeur américain Thomas Edison (1847-1931) la  perfectionne.

1883 l’ingénieur allemand Heinrich Hertz (1857-1894) prouva l’existence des ondes électromagnétiques et découvrit qu’aucun obstacle matériel ne peut les arrêter. Il mesura leur vitesse, égale à celle de la lumière (300.000 kms/s). Ce sont les « ondes hertziennes ».

1884 le moteur de Gustave Froment est repris de manière industrielle pour entraîner des machines.

1901 l’italien Giuglielmo Marconi (1874-1937) créa en Angleterre un service de transmission à distance, un « télégraphe sans fil ».

De nos jours, l’électricité est utilisée quotidiennement pour l’éclairage, le chauffage et de nombreux moteurs. Elle est devenue indispensable à notre vie quotidienne ; lors de coupures de courant ou de pannes (parfois gigantesques) la région concernée est totalement paralysée.