Le christianisme en Gaule

Selon la chronologie établie par Denys le Petit (contestée, de nos jours, par plusieurs historiens), Saint Pierre, le premier pape, aurait été crucifié (la tête en bas) en l’an 68 de notre ère. Ses disciples se répandirent peu à peu dans tout l’empire romain. En Gaule, les conversions se firent d’abord dans la région la plus proche de l’Italie, la Provence, puis la nouvelle religion remonta la vallée du Rhône, pour arriver à Lugdunum (= Lyon).

Les persécutions infligées par les autorités impériales freinèrent son expansion pendant trois siècles. Parmi les martyrs les plus célèbres, on compte Sainte Blandine et Saint Pothin (1er évêque de Lyon et même 1er évêque en Gaule), suppliciés en juillet 177, sous l’empereur Marc Aurèle (161-180).

Ce ne fut pas avant le IVe siècle que la Gaule fut christianisée, et encore pas dans toutes les régions. En Bretagne, il fallut attendre le VIe siècle pour que des moines, venus d’Irlande ou du Pays de Galles, convertissent les nouveaux habitants (venus des mêmes régions) et les anciens Gallo-romains demeurés sur place.

C’étaient surtout les villes et agglomérations importantes qui comptaient le plus grand nombre d’adeptes. Les campagnes furent longtemps ignorantes des préceptes de Jésus-Christ (le mot latin paganus désigne aussi bien un paysan qu’une païen). Les Chrétiens calquèrent leur organisation sur les structures de l’administration romaine : les évêchés furent établis dans les chefs-lieux des cités romaines, tandis que les paroisses étaient réparties sur l’ensemble du territoire,  rural comme urbain.

Débuts du monachisme

Vers 360 Saint Martin (316-397) fonda le monastère de Ligugé (à proximité de Poitiers), le premier en Gaule. Saint Honorat, vers 410, fonda le deuxième sur l’île de Lérins, près de Marseille. Puis, à partir du VIe siècle, les fondations se multiplièrent (surtout après Saint Benoît de Nursie au Mont Cassin. Voir fiche n° 38 « Les ordres religieux ») :

vers 490 Saint Aubin, à Angers (Maine-et-Loire)
512 Saint Césaire, à Arles (Bouches-du-Rhône)
536 Saint Gildas, à Rhuys (Morbihan)
560 Saint Médard, à Soissons (Aisne)
580 Saint Vincent, à Laon (Aisne)
590 Saint Colomban, à Luxeuil (Haute Saône)