Lorsque les Chrétiens résolurent de se doter d’un calendrier et d’une chronologie spécifiques, au VIe siècle, le pape Jean Ier (523-527) confia à un moine d’origine scythe, nommé Denys le Petit, la mission d’élaborer un tel calendrier et d’effectuer les calculs nécessaires à l’établissement d’une chronologie complète de l’Histoire de l’Église.
Celui-ci reprit le calendrier alors en vigueur, celui de Jules césar, en fait mis au point par l’astronome grec Sosigène, et lui apporta quelques retouches, afin de l’adapter aux besoins de ses coreligionnaires.
Tout d’abord, il était nécessaire d’insister sur la célébration du dimanche, en mémoire de la résurrection du Christ, qui était survenue le dimanche 5 avril de l’an 33 (ou 786 depuis la fondation de Rome). Le « jour du soleil » des peuples de l’Antiquité, Romains compris, devint le « jour du Seigneur » (Domini dies, en latin). Désormais, tous les sept jours, on observerait un jour de repos et l’on assisterait à l’office commémoratif, la « messe dominicale ».
Par conséquent, pour tenir compte de cette fréquence du dimanche, l’année fut divisée en 52 semaines, plus un jour (deux les années bissextiles), ce qui donne un total de 365 jours, alors que la semaine romaine comptait 9 jours (l’année comptait alors 40 « neuvaines », plus cinq jours).
Les noms des jours de la semaine et des mois furent conservés. Cependant, chaque jour se vit affecter la célébration de la commémoration d’un martyre ou d’un épisode de la vie et de la Passion du Christ, ou encore d’un épisode tiré de la Bible (principalement le Nouveau Testament) : ainsi, on fêterait Noël le 25 décembre, l’Assomption de la Vierge le 15 août, la Saint Michel le 29 septembre, la Saint Martin le 11 novembre, ou la « Décollation de Saint Jean Baptiste », le 29 août
Enfin, la date de Pâques, essentielle dans la religion chrétienne, fut fixée (depuis le Concile de Nicée, en 325) et déclarée mobile (elle varie entre le 22 mars et le 24 avril). C’est à partir d’elle que l’on peut déterminer la plupart des autres fêtes de l’année des Chrétiens (Pentecôte – 40 jours plus tard, Ascension, mais aussi les dates du Carême et des fêtes précédant celle de Pâques).
Ces diverses modifications ne portant que sur des détails et ne déformant pas la structure même de l’année voulue par Jules César, le nom de « calendrier julien » continua d’être employé pour désigner le calendrier désormais chrétien.