Tout chantier archéologique se doit d’être organisé de façon rigoureuse, pour être efficace.
La première précaution consiste à clôturer le chantier, afin d’éviter toute intrusion intempestive. L’idéal serait de prévoir un gardiennage nocturne ; le jour, la présence des archéologues suffit à écarter les curieux, mais, de nuit, certains malveillants pourraient dérober des objets scientifiquement précieux, voire simplement les déplacer, ce qui fausserait l’étude scientifique des trouvailles, ou encore les endommager.
Une fois le terrain clos, il est bon de prévoir une bâche pour l’abriter des intempéries. Pour éviter le déversement du trop plein de pluies importantes, il convient également de prévoir l’évacuation des eaux pluviales vers l’extérieur du chantier.
Un quadrillage du terrain à fouiller est indispensable, pour permettre une localisation précise et détaillée de chaque objet découvert. Des piquets, fichés verticalement dans le sol et reliés par un fil solide et bien visible, délimiteront des carrés d’un mètre de côté [voir à ce sujet la fiche no 111 « Topologie du chantier »]. Ce quadrillage est facilité, de nos jours, par l’utilisation des données G.P.S. (Géolocalisation Par Satellite), fournies par des appareils spécialisés peu coûteux. Le système « Galileo », en cours de mise en service, devrait donner des localisations encore plus précises. Certains pays étrangers utilisent, pour réaliser ce quadrillage préalable, des systèmes spécifiques : les archéologues canadiens, par exemple, utilisent le système « Canden ».
Une salle de stockage sera prévue, pour recevoir les objets découverts, en attendant leur expédition vers les laboratoires d’analyse spécialisés. Elle devra être relativement spacieuse, de façon à être en mesure de recevoir, même temporairement, des objets volumineux ou nombreux.
D’autre part, une réserve pour matériaux évacués sera prévue, dans un secteur inintéressant pour le chantier : la terre mise de côté sera remise en place, une fois la fouille achevée, pour rendre au terrain son aspect primitif. La remise des lieux en état est un impératif dans de nombreux chantiers. Les fouilles effectuées en urgence sur le site d’une construction ou de la réalisation d’une infrastructure impliquent la restitution des lieux pour l’exécution du chantier.