Pour un archéologue, il n’est pas question d’effectuer des fouilles n’importe où, sans savoir que chercher et en comptant sur le seul hasard pour trouver quelque chose d’intéressant. Tout chantier est mûrement réfléchi et préparé à l’avance.

Un chantier peut servir à vérifier une hypothèse préalable, par exemple la présence d’un site habité ou occupé pour une activité quelconque à une date présupposée : l’archéologue cherchera à confirmer cette présence et à corriger éventuellement la date d’utilisation du site.

Une recherche documentaire, effectuée à l’aide des connaissances existantes sur telle civilisation ou telle période historique, permettra de déterminer avec une certaine précision le site à fouiller (sa localisation, son environnement et ses éventuelles dimensions). Les éléments recueillis serviront à évaluer l’étendue du chantier à mettre en œuvre et ainsi, à déterminer la masse de travail à accomplir pour fouiller, les outillages à employer et les moyens (humains et financiers) à réunir pour aboutir au résultat escompté.

De toute évidence, un soin particulier sera apporté à la constitution de l’équipe qui va réaliser les fouilles. Outre l’archéologue lui-même qui va diriger les fouilles, avec l’aide d’un assistant, il faut réunir des compétences diverses pour accomplir toutes les tâches nécessaires au bon fonctionnement du chantier et à sa réussite, sur le plan scientifique.

Pour ce faire, il convient de disposer d’ouvriers (qui vont remuer des volumes de terre importants), des photographes, des dessinateurs, des préposés à la cartographie précise du chantier au fur et à mesure de son avancement, des opérateurs d’outillage technique (tels que détecteurs de métaux, sonars, magnétomètres, et autres appareils susceptibles de faciliter les recherches), voire conducteurs d’engins mécaniques (tels que pelleteuses) pour d’éventuelles excavations plus rapides de masses de terre sans intérêt archéologique. De la qualité de l’équipe (et des compétences réunies) dépendra la qualité de la fouille.

Enfin, un chantier archéologique doit se préparer au niveau de l’intendance. Il convient de prévoir en quantité suffisante les outils et fournitures nécessaires (feuilles de papier de toutes sortes – calque, papier millimétré, carnet de dessins), l’approvisionnement et surtout les finances indispensables pour mener à bien le chantier sur toute sa durée.