Lorsque les conquérants espagnols (Conquistadores) mirent les pieds en Amérique, ils découvrirent avec stupéfaction des oiseaux qu’ils ne connaissaient pas et que les indigènes semblaient fort apprécier pour leur alimentation quotidienne : les dindes et dindons, qu’ils assimilèrent à des poules.

 En France, ces animaux furent baptisés « poules d’Inde » (ce qui se réduisit ultérieurement en « dinde »). Pour leur part, les Anglais disent « Turquey », parce qu’ils pensaient que le pays d’origine de ces oiseaux était plutôt l’Anatolie (le centre de l’actuelle Turquie).

D’autres volatiles extraordinaires (aux yeux des découvreurs et explorateurs du Nouveau-Monde) étaient encore totalement inconnus en Europe : plusieurs espèces de canards sauvages et surtout quelques espèces d’oies sauvages, que les peuples indigènes chassaient avec habileté pour les consommer sous diverses formes (notamment rôties au feu de bois). Parmi ces espèces d’oies, les outardes tiennent une place prépondérante en Amérique du Nord ; elles volent en formation en triangle et migrent vers le Sud dès les premiers froids pour revenir aux premiers jours du printemps : les chasseurs les guettent alors, lorsqu’elles migrent par milliers.

En échange, ce sont les Espagnols qui ont introduit le poulet en Amérique ; gros consommateurs de ce volatile, au XVIe siècle, ils en ont transporté Outre-Atlantique pour les élever dans leurs fermes coloniales (haciendas). Ces volailles s’y sont très bien adaptées, se sont rapidement multipliées. Les États-Unis d’Amérique sont aujourd’hui le premier producteur mondial de poulets d’élevage et le plus gros consommateur de viande de poulet au monde (il existe même des chaînes de « poulet cuisiné », telles le célèbre Colonel Senders Kentucky Fried Chicken, connu en France sous l’appellation « K.F.C. », ou « poulet frit à la Kentucky »). Les pays musulmans sont également de gros consommateurs.

La consommation de dinde (au four) est devenue, depuis le XVIIIe siècle, une tradition aux États-Unis d’Amérique, lors de la célébration de la fête de « Thank’s Giving » (« l’Action de Grâces », le quatrième jeudi de novembre), tandis qu’en Europe, c’est plutôt lors du repas de réveillon de Noël que l’on mange, en famille, la dinde cuite au four, généralement avec une farce et des marrons, ou encore pour le réveillon de la Saint Sylvestre.