En raison de la grande piété des populations de l’Ancien régime, chacun souhaitait être enseveli, lors de son trépas, le plus près possible de Dieu ou de ses représentants, ceci dans l’attente du Jugement dernier et de la résurrection des Justes. Le plus près possible signifiait à proximité immédiate de l’église paroissiale (la « maison de Dieu » dans la paroisse), sinon directement à l’intérieur de l’église.
Les sépultures dans l’église étaient nombreuses sous l’Ancien régime. Les nobles estimaient qu’ils avaient largement participé à l’édification de l’église (ou de la chapelle), par conséquent, il paraissait légitime d’être enseveli dans un enfeu, situé dans les bas-côtés. De nombreux prêtres, surtout ceux qui avaient desservi la paroisse pendant de longues années se faisaient inhumer sous le dallage de l’église, une dalle funéraire, portant une inscription, servant de couvercle au tombeau.
Les plus riches, même roturiers, étaient prêts à payer fort cher pour être ensevelis dans l’église, mais la place était comptée. Par conséquent, la grande majorité des paroissiens devaient se contenter de sépultures dans l’enclos, du moins dans la mesure du possible. En effet, il était fréquent que les fossoyeurs trouvent de la place pour les nouveaux défunts en vidant les tombes anciennes de leurs ossements (qui étaient alors regroupés dans l’ossuaire), le cimetière paroissial étant limité dans son extension par le mur d’enceinte de l’enclos.
Deux légendes se superposent à Lanrivoaré (dans le Finistère, arrondissement de Brest, canton de Saint-Renan) : au Ve siècle, des païens auraient massacré 7.847 chrétiens (hommes, femmes et enfants), tous ensevelis dans le cimetière local ; mais on dit aussi que le cimetière de l’enclos aurait atteint le chiffre fatidique de 7.777 « saints » et qu’il serait plein. On aurait alors été contraint d’ouvrir un second cimetière.
Initialement, les corps étaient mis en terre simplement revêtus d’un linceul blanc. Les cercueils cependant sont apparus très tôt : d’abord en pierre (sarcophages), puis en bois dès le VIIe siècle, ils étaient parfois en une autre matière (plomb, autre métal…).
Consulter
Daniel – Le Bars (Magdeleine). – Tribulations des morts au XVIIIe siècle en Bretagne, et singulièrement dans le Finistère actuel, in Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Tome CIII, 1975, pp. 245 – 254.