Le tabac contient une substance, la nicotine, qui est un alcaloïde toxique addictif. C’est le naturaliste suédois Carl Von Linné (1707-1778) qui a étudié ce genre de plantes et a nommé la famille des Nicotiniana en l’honneur de Jean Nicot (1530-1604), ambassadeur de France au Portugal, réputé pour avoir introduit le tabac en France. En réalité, les « feuilles à fumer » étaient connues en Europe (notamment en Espagne) dès les dernières années du XVe siècle (vers 1495) car les premiers navigateurs espagnols (Christophe Colomb et ses émules) avaient observé des “sauvages qui brûlaient des herbes dont ils aspiraient la fumée”.
Ce fut le navigateur anglais Sir Walter Raleigh (1552-1618) qui rapporta le tabac de la colonie anglaise de Guyana, vers 1615 et le hollandais Peter Stuyvenant (1610-1672), gouverneur de la colonie néerlandaise d’Amérique, nommée Nouvelle Néerlande (qui s’étendait alors de la rivière Connectticut à la baie de la Delaware) pour le compte de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales, qui introduisit le tabac aux Pays-Bas.
La nicotine, en tant que substance, fut analysée et décrite en 1809 par le pharmacien et chimiste français Louis-Nicolas Vauquelin (1763-1829). La consommation de nicotine provoque l’augmentation de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque, la libération d’adrénaline et de dopamine et réduit l’appétit, ce qui augmente le métabolisme. Par contre, elle améliore la concentration et la mémoire et ce sont ces effets bénéfiques qui sont souvent recherchés par les consommateurs.
Jusqu’au XVIIIe siècle, on utilisait surtout le tabac sous d’autres formes que la cigarette. On distinguait : tabac à priser, tabac à mâcher et tabac à fumer (le plus souvent avec une pipe). Au XIXe siècle, le tabac fumé prit peu à peu le dessus, surtout avec l’apparition de la cigarette (vers 1830) et du cigare (vers 1840), dont de puissants industriels se sont fait une spécialité. Depuis le milieu du XXe siècle, les médecins savent que la consommation excessive du tabac est la cause principale de graves lésions, malheureusement souvent mortelles : cancer de la gorge ou du poumon, cancer des voies respiratoires, etc.
En France, le total annuel des décès imputables au tabagisme est de 66,000 (dont 59,000 hommes et 7,000 femmes), ce qui représente 21 % de la mortalité masculine et 3 % de la mortalité féminine.