Pendant des millénaires, la mortalité des enfants en bas âge fut considérable. De nombreux peuples attribuaient ces décès à la volonté de Dieu et un certain fatalisme en découlait. Chaque famille, ou presque, était accoutumée à ces morts et l’on vivait avec cette notion de mort planant sans cesse autour des êtres humains et qui décimait souvent les familles. On la nommait « Mort blanche » des nourrissons, car sans raison apparente.

Causes principales :

  • conséquences parfois dramatiques d’accouchements réalisés dans de mauvaises conditions

  • mauvaise santé générale des populations

  • conditions d’hygiène déplorables

  • accidents domestiques fréquents

Conséquences dans les registres :

Au XVIe siècle, avec la multiplication des registres paroissiaux, on constate un très grand nombre de décès d’enfants « anonymes », parce qu’ils sont morts en bas âge, avant même d’avoir eu le temps de recevoir le sacrement de baptême. Les petits corps de ces malheureux étaient ensevelis à la sauvette, souvent au fond du jardin. Ils ne pouvaient avoir une sépulture digne de ce nom, en terre chrétienne, puisqu’ils n’étaient pas encore chrétiens.

Au XVIIe siècle, le « Siècle des Saints », de nombreux esprits sensibles, dont saint Vincent de Paul (1587-1660), s’émurent de cette situation et prêchèrent pour qu’on baptise plus tôt les enfants. Dès lors, on constate un plus grand nombre de baptêmes dans les registres, auxquels la mère, encore en couches, na pouvait assister. Par contre, le taux de mortalité étant resté identique, les registres de décès sont remplis de mentions de morts d’enfants âgés seulement de quelques jours ou de quelques mois.

Quelques améliorations :

Pour remédier à ce fléau, des écoles d’obstétrique s’ouvrirent dans le royaume au XVIIIe siècle, notamment à Morlaix, où le médecin Jean-Jacques Bouestard de la Touche (1730-1810) ouvrit, en 1774, une école de sage-femmes qui forma nombre de spécialistes pour ces accouchements.

Les siècles passant, les progrès de la médecine ont fait baisser le taux de « M.S.I.N. » (Mort Subite Inexpliquée du Nourrisson), qui reste trop élevé.