Au XVIIIe siècle, en raison des besoins naissants en matière d’urbanisme et grâce aux progrès de la cartographie, les ingénieurs se mirent à dresser des plans des villes.
En Bretagne, de nombreux plans anciens ont été conservés. On peut citer les villes de Rennes, Vannes, Fougères, Redon, etc. et, dans le Finistère, Carhaix, Concarneau, Landerneau, Lesneven, Morlaix. Le plan de Quimper, établi en 1764 à la suite d’un incendie qui avait ravagé la ville en 1762, porte des traces d’un programme d’urbanisme, preuve que la municipalité étudiait des améliorations à apporter au paysage urbain et prenait des mesures préventives contre les risques d’incendie.
Le cas de la ville de Brest est particulier : la ville s’étant développée à partir du moment où le roi avait décidé de profiter de sa rade exceptionnelle pour en faire un des plus importants ports militaires du royaume (en 1681), il devenait utile, pour des raisons stratégiques, de disposer d’une maquette des fortifications et des installations de l’arsenal. Un plan-maquette fut donc réalisé.
En effet, quelques villes du royaume de France, particulièrement importantes sur le plan stratégique, ont fait l’objet d’une maquette, réalisée à l’échelle de 1 pied pour 100 toises (approximativement 1/600), sur ordre de Louis XIV. Ces plans-maquettes sont conservés au Musée des Plans-reliefs (situé dans l’Hôtel des Invalides depuis 1677), et concernaient à l’origine 101 sites fortifiés (avec 144 maquettes). Au XIXe siècle, la collection a été considérablement augmentée (avec des plans concernant Cherbourg ou Sedan). La première maquette, celle de Dunkerque, date de 1660.
De nombreuses villes de toute l’Europe firent l’objet de « vues cavalières », c’est-à-dire de dessins à la plume présentant la ville vue de côté, d’une certaine hauteur, permettant de distinguer les principaux monuments.
Ville exceptionnelle dans bien des domaines, Paris a fait l’objet de nombreux plans, dressés pour des besoins administratifs ou divers : dès le XIIIe siècle, Nicolas de La Mare dressa un plan de la ville, en 1223 (à la mort de Philippe Auguste) et il fut suivi de nombreux autres ; parmi les principaux, en 1540, le plan dit « de la Tapisserie », en 1736 le plan dit « de Turgot », en 1771, le plan des Fermiers Généraux.