Pendant les quelques mille ans qu’a duré le Moyen Âge, la ferveur religieuse des populations d’Europe occidentale fut extrême. On célébrait le culte des Chrétiens partout où c’était possible, mais surtout on vénérait une multitude de personnages, particulièrement remarquables, déclarés saints par la ferveur populaire, sinon canonisés officiellement par la Papauté, à Rome.
Ces multiples saints (et saintes) donnaient lieu à des pèlerinages particulièrement populaires et les foules venaient de fort loin s’incliner sur le tombeau d’un de ces pieux personnages, pour lui demander telle faveur ou d’intercéder auprès de Dieu afin d’obtenir une grâce (guérison, heureux événement…). Les pèlerins parcouraient des distances énormes pour venir vénérer des reliques, n’hésitant pas à s’embarquer sur des mers déchainées ou à traverser des contrées hostiles.
Les trois pèlerinages principaux étaient :
Jérusalem | lieu de la vie et de la Passion du Christ, | |
Rome | centre de la Chrétienté et tombeau de Pierre, 1er pape, | |
Compostelle | tombeau de Saint Jacques, apôtre et évangélisateur de l’Espagne. |
Mais de multiples lieux de pèlerinage existaient à travers toute l’Europe, certains attirant plus que d’autres les foules en raison de l’importance de la relique conservée localement ou de la notoriété du personnage vénéré.
Quelques exemples de pèlerinages célèbres :
- Paris (Sainte Chapelle : relique de la couronne d’épines du Christ),
- Chartres, Rocamadour, Le Puy en Velay (vénération de la Vierge),
- Mont Saint-Michel (vénération de l’archange),
- Vézelay (vénération de Marie Magdeleine),
- Fleury (reliques de Saint Benoît),
- Tours (reliques de Saint Martin),
- Cologne (reliques des rois mages),
- Turin (le Saint Suaire).
Dans le Finistère
- Saint-Jean-du-doigt (relique d’un doigt de Saint Jean Baptiste),
- Saint-Évarzec (relique d’un clou de la Passion).
L’incidence des pèlerinages sur l’économie locale était très importante, d’où le désir de maintes localités de détenir des reliques pour les exposer.