Sous l’Ancien Régime, en France, les officiers de justice étaient nombreux. Au sommet de la hiérarchie, le roi est considéré comme le juge suprême. Aux premiers temps de la monarchie (du Ve au XIIe siècle, soit des premiers rois mérovingiens jusqu’à l’achèvement de la période féodale), le souverain est seul juge. Toute justice émane de lui. Il contrôle les justices seigneuriales.

Au XIIIe siècle, les universités étaient mieux organisés et les étudiants en Droit plus nombreux. C’est également vers cette époque que le Droit civil se sépare du Droit canon (droit ecclésiastique). Les officiers de justice étant mieux formés, c’est sous le règne de Louis IX (saint Louis, 1226-1270) que la procédure se précise : le rôle du procureur, de l’avocat et du juge se précise définitivement.

En 1552, la création des présidiaux par le roi Henri II (1547-1559) dote le royaume de France d’un réseau dense et uniforme de tribunaux. Mais la justice royale connaît encore de nombreux défauts : elle est payante et, pour se faire entendre, les plaideurs offrent aux juges des cadeaux (appelés « épices »). De plus les offices de magistrats sont vendus aux descendants de leurs titulaires, ce qui créé une véritable « noblesse de robe ».

Plusieurs tentatives de réforme, notamment celle du chancelier René-Nicolas de Maupeou (1714-1792), en 1771, eurent lieu, chaque fois sans succès. Il fallut attendre les profondes réformes de la Révolution française, pour voir enfin la Justice se transformer en France.

Jusqu’au XVIIIe siècle, les officiers de justice en France étaient les suivants :

  • juge

  • procureur (procureur général ou procureur-syndic)

  • lieutenant civil

  • lieutenant criminel (souvent les deux charges étaient cumulées)

  • greffier

  • prévôt de la maréchaussée

  • archer (du guet ou de la maréchaussée)

  • geôlier

  • maître des hautes œuvres (bourreau)

De nombreuses juridictions d’exception disposaient d’officiers spécialisés (comme l’Amirauté, pour les affaires maritimes, les Traites = les impôts, les Officialités = juridictions ecclésiastiques…).