Au Moyen Âge, les traditions du théâtre antique, jugé impur parce que païen et faisant appel à des personnages non chrétiens et à des histoires non conformes à la religion, tendant à disparaître. Les tragédies et comédies n’étaient plus jouées ; on en avait pratiquement oublié les auteurs et les textes.

Cependant, à partir du Xe siècle, des spectacles vivants furent organisés sur le parvis des cathédrales et des grandes églises. Ils mettaient en scène des personnages bibliques (ou, parfois, des saints et saintes locaux) et les récits faisaient obligatoirement appel à des références chrétiennes. Les acteurs, souvent des jeunes clercs, jouaient des scènes de la Passion du Christ ou du martyr d’une figure locale. Les thèmes étaient toujours moraux et les scènes représentées étaient destinées à l’édification morale des spectateurs. Ces spectacles se nommaient « mystères ».

Les mystères n’étaient nullement des tragédies, encore moins des comédies. C’étaient des scénettes édifiantes, voire moralisatrices, destinées à inculquer aux spectateurs des rudiments de religion chrétienne.

Les textes les plus anciens remontent au Xe siècle et sont :

  • le « Quem Quaeritis» (« Qui cherchez-vous ? »). Une voix angélique demande aux Saintes Femmes qui répondent “Jésus de Nazareth”. Alors l’Ange leur annonce la Résurrection.
  • Le « Regularis concordia», écrit vers 970 à Winchester (Angleterre) qui explique la règle de vie des moines et des moniales.

Puis les textes devinrent de plus en plus nombreux et variés. On les classe en trois catégories:

  • les mystères sacrés (sujets bibliques),
  • les mystères religieux (vies de saints),
  • les mystères profanes (sujets historiques, généralement plus tardifs).

Rédigés souvent en langue vulgaire pour être compréhensibles de tous, on peut citer, parmi les plus célèbres :

  • le « Mystère de la Passion», d’Eustache Marcade (1425),
  • le « Mystère du siège d’Orléans», anonyme (1439),
  • le « Mystère de Troie», de Jacques Millet (1463),
  • le « Mystère de Saint Louis», de Pierre Gringoire (1514),
  • le « Jeu de la Passion », représenté tous les 10 ans par les villageois d’Oberammergau (en Haute-Bavière) est une réminiscence de ces mystères.