Pour affirmer leur autorité, les rois mérovingiens font frapper des monnaies d’or : en Austrasie, Théodebert (roi de 533 à 548) et Sigebert Ier (561-575) émirent des pièces à leur effigie, qui circulèrent en parallèle avec la petite monnaie de billon. Vers 670, l’argent remplaça l’or.

Dès son accession au trône, Pépin le Bref (752-768) supprima la frappe de l’or dont il interdit la circulation. Il fit alors frapper le « denier d’argent », qui circula pendant cinq siècles, avec son divisionnaire l’ « obole » en argent, qui valait un demi-denier. Lors de l’instauration de la féodalité, dès le IXe siècle, de nombreux seigneurs, laïcs comme ecclésiastiques, se mirent à frapper monnaie, pour leur propre compte, afin d’affirmer leur puissance. A partir du Xe siècle, ces seigneurs signèrent leurs monnaies (deniers et oboles ou autres) de leur nom et de leur titre et non plus de la croix des Carolingiens.

Au Xe siècle, le bimétallisme disparut, faute de métal précieux. A la fin du règne de Saint Louis (1226-1270), le roi fit frapper deux nouvelles pièces : le « gros tournoi » d’argent et l’ « écu » d’or. Le bimétallisme réapparaissait donc en France avec un retard de quelques dizaines d’années sur l’Italie.

En effet, ce furent les villes commerçantes qui commencèrent à frapper l’or, dès le XIIIe siècle : Florence (le « florin ») et Gênes en 1252, Pérouse en 1259, puis Lucques en 1273, Venise en 1284 (le « ducat ») et Milan en 1295.

Les arrivées de métaux précieux n’étant pas régulières en France, le système monétaire royal avait une faiblesse : la fluctuation des cours de l’or et de l’argent. En fait, l’émission de ces monnaies tenait plus du symbole que d’un réel besoin (les échanges quotidiens se réalisaient avec des petites pièces, comme le « denier »). Le but réel du pouvoir central était d’éliminer les ateliers monétaires des autres seigneurs (moins riches, ceux-ci ne pouvaient frapper l’or) ; ainsi, peu à peu, la monnaie royale fut reconnue comme monnaie de référence, dans le royaume mais aussi à l’extérieur.

Cependant les multiples fluctuations des cours respectifs de l’or et de l’argent obligèrent des dévaluations répétées des monnaies, notamment sous le règne de Philippe IV le Bel (1285-1314). Le monarque gagna même le surnom de « faux-monnayeur ». Mais, vers la fin du XIVe siècle, la politique royale porta ses fruits et les multiples ateliers monétaires disparurent (à l’exception du duché de Lorraine, qui frappa monnaie jusque sous Louis XV).