Dans les premières années du XXe siècle, les meetings aériens constituaient un spectacle très apprécié des Français, au même titre que les courses automobiles et les projections du cinématographe, toutes ces activités ayant l’attrait de la nouveauté.

D’audacieux pilotes exécutaient dans le ciel toutes sortes de manœuvres, plus risquées les unes que les autres : loopings, vols sur le dos, vols en piqué, rase-motte, vrilles, chandelles, cabrioles, etc. devant les yeux d’un public ébahi et admiratif.

Bénéficiant d’une large publicité, par voie d’affiches comme par insertions d’encarts dans les journaux, annoncées longtemps à l’avance, ces séances de voltige aérienne attiraient des foules immenses, avides de sensations fortes. Il était de bon ton, dans la bonne société, d’assister aux acrobaties aériennes, ce spectacle novateur pour l’époque, n’étant pas considéré comme « vulgaire », malgré la présence d’une foule hétéroclite qui se pressait sur les stades ou les dans les champs ouverts dans lesquels se déroulaient les évolutions des avions, dont le spectacle était gratuit.

Le 20 octobre 1898, à Paris, un groupe d’amis dont Ernest Archdeacon (1853-1950), Léon Serpollet (1868-1907), Jules-Albert de Dion (1856-1946), Alberto Santos-Dumont (1873-1932) et André Michelin (1853-1931, le créateur du Guide Michelin) fonde l’Aéro-club de France. Initialement le but de cette structure était de constituer une « société d’encouragement à la locomotion aérienne ». Ils seront bientôt imités dans de nombreuses villes et, de nos jours, la France compte plus de 400 aéro-clubs.

La toute première exhibition du genre eut lieu le dimanche 23 octobre 1906 ; ce jour-là, Alberto Santos-Dumont effectua le premier vol devant un public, massé sur les pelouses de Bagatelle, au bois de Boulogne, près de Paris. Du 28 juin au 19 juillet 1909, au champ d’aviation de la Barayelle, près de Douai, fut organisé le premier véritable meeting aérien. Puis, en août de la même année 1909, la « Grande semaine d’aviation de la Champagne », à Reims, consacra l’intérêt populaire massif (en rassemblant plusieurs milliers de spectateurs) pour les présentations d’avions. Désormais, et jusqu’à la déclaration de guerre d’août 1914, les meetings aériens se succédèrent dans de nombreuses régions de la France entière, attirant chaque fois plus de monde.