Les « fous » et autres « bouffons » apparurent au Moyen Âge. Ils avaient pour mission de faire rire, de distraire les rois et grands personnages. Si les milieux ecclésiastiques se devaient d’observer une certaine modération dans ce domaine (selon l’adage « le Christ n’a jamais ri »), il n’en était pas de même dans les cours nobles.

Selon l’historien grec Priscus (né en Thrace vers 400 et mort vers 457), le roi des Huns Attila (né vers 395 – mort en 453) avait à son service un fou pour distraire ses convives, vers 449.

Ces personnages se permettaient les railleries, persiflages et autres remarques désobligeantes sur les courtisans et osaient, parfois même, aller jusqu’à la critique de la politique royale, sous forme de paraboles, d’anecdotes ou d’historiettes plus ou moins cryptées. Leur situation de bouffon royal les mettait à l’abri de toute réprimande, voire de punition. Quelques femmes exercèrent également la profession de faire rire les gens.

Le dernier « fou du roi » en France fut L’Angély, qui vivait à la cour de Louis XIII (1610-1643) puis sous les premières années du règne de Louis XIV. Les registres de comptes de la Maison du Roi laissent apparaître des sommes non négligeables pour les salaires des fous et les dépenses qu’ils occasionnaient.

Quelques bouffons célèbres :

  • Pietro Gonnella (vivait au XVe siècle), bouffon de la Cour d’Este, peint par Jean Fouquet.
  • Triboulet : bouffon du roi René d’Anjou (1409-1480), comédien, serait l’auteur de la Farce de Maître Pathelin (vers 1460)
  • Charles Triboulet : bouffon des rois Louis XII (1499-1515) et François Ier (1515-1547), remplacé par
  • Brusquet : bouffon des rois François Ier, Henri II (1547-1559), François II (1559-1560) et Charles IX (1560-1574).
  • Chicot : bouffon des rois Henri III (1574-1589) et Henri IV (1589-1610).
  • Nicolas Joubert : sieur d’Angoulevent, bouffon du roi Henri IV (1589-1610).
  • Mathurine de Valois : bouffonne des rois Henri III, Henri IV et Louis XIII.
  • Pape Theun : bouffon de l’empereur Charles Quint, à Bruxelles.

Consulter

Verdon (Jean). – Rire au Moyen Âge. – Paris, Librairie académique Perrin, 2001.