Destinés à la vente des productions locales (élevages, vergers, potagers, artisanat local), les marchés se tiennent généralement une ou deux fois par semaines dans les villes et les petits bourgs. Seules des produits de première nécessité y sont mis en vente. On les distingue des foires, organisées pour échanger des marchandises (et des produits de luxe) venues de beaucoup plus loin et sur une périodicité plus espacée (une ou deux fois par an).
Les Romains organisaient des marchés pour leur ravitaillement, généralement tenus sur le forum de leurs villes. Charlemagne fonda la foire du Landi (ou Lendit, mot qui signifie temps marqué ou assigné : chaque année, on en fixait le jour et les marchands affluaient), à Aix-la-Chapelle. Elle fut par la suite transférée à Saint-Denis (près de Paris). On y venait de toutes les provinces de France, mais aussi d’Espagne, d’Angleterre et d’Italie.
Certains seigneurs comprirent vite l’intérêt économique de favoriser le commerce, en prélevant au passage une taxe sur les transactions dont le produit venait accroître leur richesse.
Le comte de Champagne Henri le Libéral (1152-1180) institua les célèbres « Foires de Champagne » (Lagny, une fois par an, Provins et Troyes, deux fois par an, et Bar-sur-Aube, une fois par an), idéalement situées au carrefour de grandes routes commerciales : du nord, provenaient des tissus, de l’ambre, des bois, des fourrures, tandis que du sud venaient le sel, les vins du Bordelais ou de Bourgogne, les plantes tinctoriales et bien d’autres marchandises, telles les objets d’art ou des poteries et de la vaisselle.
Dans une foire, les « droits de place » (chaque emplacement commercial doit s’acquitter d’une somme dûment tarifée pour avoir l’autorisation de mettre en vente ses produits) ainsi que les péages sur les marchandises ou les transactions effectuées assurent au seigneur local (laïc ou ecclésiastique) de confortables revenus.
Au XIXe siècle, des « foires internationales » furent organisées, qui devinrent des « expositions universelles ». La première se tint à Londres en 1851 et, depuis, elles ont lieu dans des villes différentes, soit pour célébrer des événements particuliers (en 1889, à Paris, pour commémorer le centenaire de la Révolution française) soit pour des expositions spécialisées dans tel ou tel domaine de la science ou de la technique.