Pour administrer les villes, on élisait quelques personnes (dont le nombre variait en fonction de l’importance de la population urbaine) qui se regroupaient pour délibérer et former le « corps de ville » (ancêtre du conseil municipal). Les appellations de ces magistrats variaient selon les régions : dans les contrées septentrionales, on parlait d’échevins, de scabins et de bourgmestres, tandis que les pays méridionaux connaissaient des consuls ou des capitouls.
Les communautés de ville se distinguaient des généraux de paroisse. Le pouvoir central accorda des « mairies » entre 1560 et 1893. Au total, en Bretagne, on en comptait 34 à la veille de la Révolution, dont 10 sur le territoire qui allait former le Finistère (Brest, Carhaix, Concarneau, Landerneau, Lesneven, Morlaix, Pont-l’Abbé, Quimper, Quimperlé et Saint-Pol-de-Léon).
Les corps de ville géraient les affaires municipales (en laissant aux généraux le gouvernement intérieur des paroisses urbaines, sauf les banlieues). Ils avaient des « deniers communs » et administraient un budget. Les recettes (octrois, taxes sur les marchandises et revenus du patrimoine municipal) ne couvraient pas toujours les dépenses (entretien des bâtiments publics, fêtes et cérémonies, gages du personnel, collèges, fisc royal, etc.) et la ville s’endettait.
Les villes dépendaient directement du pouvoir central, représenté par :
- le gouverneur de la province (ou son représentant),
- l’intendant (depuis la réforme de l’administration royale de 1689),
- la Chambre des comptes (de Nantes pour la Bretagne ; contrôlait les dépenses).
Les villes étaient des corps privilégiés (certaines exemptions fiscales, envoi de députés aux États de Bretagne, alors que les généraux de paroisse n’y étaient pas représentés). Les corps de ville étaient aux mains des gens de justice et des gros négociants. Les charges d’officiers municipaux se vendaient cher et les maires étaient élus pour un an (sur une liste de 3 candidats, puis approuvé par le gouverneur, à partir de 1763).
Les communautés de ville étaient composées :
- du maire (avec droit exclusif de présider les séances à partir de 1748),
- du procureur-syndic,
- du greffier (rédigeait les délibérations et gardait les archives),
- d’un (ou plusieurs) « miseur », chargé de tenir les comptes,
- des échevins (dont le nombre était variable selon les villes).