Au Moyen Âge, les villes (qui se sont surtout développées à partir de la deuxième moitié du XIe siècle) regroupaient un grand nombre d’artisans et de marchands. Beaucoup fabriquaient sur place, dans leur atelier, tel ou tel produit, immédiatement commercialisé dans le local commercial situé dans le même immeuble.

L’atelier de production, toujours situé dans l’arrière-boutique, au rez-de-chaussée (les matières premières pesaient souvent très lourd, il était inutile de les monter à l’étage et les outils de production – fours, enclumes, tours de potier, métiers à tisser, tables à découper, étaux, établis, etc. – étaient également d’un certain poids) permettait au maître artisan, secondé par ses compagnons et apprentis, de produire ce qu’il savait faire avec habileté et expérience.

Son étal, situé sur la rue et toujours au rez-de-chaussée, permettait d’écouler sa production sur place, en évitant de longs trajets pour les marchandises. Seuls quelques produits étaient expédiés très loin, le plus souvent par bateau, les routes, mal entretenues étant peu propices au trafic des charrettes.

Les villes étaient, par conséquent, remplies d’innombrables échoppes, chacune servant à l’artisan (ou à son épouse) pour vendre sans intermédiaire sa production personnelle.

Ces échoppes (au rez-de-chaussée des maisons urbaines) s’ouvraient sur la rue par des arcades, des baies ou des guichets, aménagés de façon à abattre des volets de bois servant d’étal. Parfois, les façades sont closes par des murs bahuts qui ont la même fonction.

Souvent les façades des échoppes étaient munies d’un mécanisme à deux battants de bois ; celui du bas se rabattait sur le mur pour former un étal, tandis que celui du haut se relevait (grâce à une corde coulissant dans un anneau) pour servir d’auvent et abriter des intempéries les éventuels clients.

Installations spécifiques des villes commerçantes, les échoppes sont apparues au XIIe siècle. Au XVe siècle, elles sont devenues très nombreuses et ont progressivement remplacé les arcades ouvertes de plain-pied, qui étaient normales dans les maisons en pierres. Certaines professions pratiquent le commerce à l’intérieur de la maison, sur un comptoir  (drapiers, orfèvres, apothicaires, vendeur de produits rares).