Tout noble se devait de se distinguer des roturiers. Pour ce faire, il devait adopter un comportement adéquat, c’est-à-dire «  vivre noblement  ». Il ne pouvait travailler de ses mains (sauf exercer certains métiers artistiques n’entraînant pas la dérogeance de la noblesse) mais devait être prêt à chaque instant à donner sa vie pour la défense et la protection des populations : dans ces cas, il « versait l’impôt du sang », lui qui était exonéré des taxes et impositions ordinaires. De plus, il devait arborer ostensiblement les marques extérieures de son « état de noblesse ». Ces signes extérieurs étaient au nombre de douze.

  1. Port de l’épée (avec ou sans fourreau), arme noble par excellence. Épée de taille et d’estoc (au Moyen Age), puis rapière.
  2. Port d’habits de qualité (voir fiche no 64 « Les lois somptuaires »).
  3. Port de plumes et de rubans sur le chapeau.
  4. Timbre sur les armoiries (couronne au-dessus de l’écu indiquant le rang : prince, duc, marquis, comte, vicomte, baron, vidame, seigneur…).
  5. Représentation des armoiries sur les objets de la vie quotidienne (vaisselle, couverts, linge…).
  6. Droit d’avoir des domestiques en livrée (aux couleurs de la famille).
  7. Droit de banc à l’église (place d’honneur réservée pour l’office, du côté de l’Évangile).
  8. Droit de sépulture dans l’église.
  9. Litres funéraires (bande noire, soit peinte, soit en tissus, autour de l’église, en signe de deuil pour les funérailles).
  10. Girouette sur le toit du manoir.
  11. Pigeonnier (ou colombier) à proximité immédiate du manoir.
  12. Nom des terres et seigneuries accolées au patronyme, à l’aide d’une particule.