Dès le XIIe siècle, des canaux furent creusés et des rivières aménagées dans les régions septentrionales du royaume de France (essentiellement le comté de Flandre, mais aussi l’Artois et le Hainaut), afin de permettre la navigation et le transport des marchandises.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, de nombreux canaux furent percés dans le royaume de France, afin d’améliorer le commerce :

1605-1642 canal de Briare, pour relier la Loire et la Seine (54 kms).
1667-1687 canal du Midi, pour relier la Garonne à la Méditerranée (de Toulouse à Sète, port créé à cet effet), (278 kms), construit par l’ingénieur Pierre-Paul Riquet (1609-1680).
1775-1832 canal de Bourgogne, pour relier Tonnerre à la région de Dijon (en fait Saint-Jean-de-Losne) (242 kms).
1802-1822 canal de l’Ourcq, pour relier le Nord de la France à Paris (97 kms).
1803-1858 canal de Nantes à Brest, sur ordre de Napoléon, pour relier ces deux villes et remédier au blocus du trafic maritime par les Anglais (364 kms) ; il est actuellement coupé, entre Carhaix et Pontivy, par le barrage hydro-électrique de Guerlédan et le trafic fluvial est ainsi interrompu.

Au Moyen Âge, on ne savait que creuser des canaux en terrain relativement plat et ces canaux servaient à la fois de voies navigables et de drainage des zones humides. Avec l’invention, en Italie, vers la fin du XVe siècle, du système des écluses, les ingénieurs ont pu envisager des travaux de percement de canaux reliant des vallées entre elles, donc relier les différentes rivières canalisées et tisser ainsi un réseau complet.

Vers la fin du XIXe siècle, la France disposait d’un réseau fluvial relativement important ; sur plus de 8500 kms. Mais, en raison de son gabarit assez faible, et d’un manque d’entretien au cours du XXe siècle, seuls sont utilisés actuellement environ 4100 kms, soit moins de la moitié. Le transport des marchandises par batellerie ne représente qu’1,82% du total des transports terrestres nationaux, ce qui explique que les gouvernements successifs aient négligé ce mode de transport.