Au XVIIIe siècle, dans les milieux aisés, le goût pour les sciences, alors en plein développement, se fit sentir. Chaque famille noble, chaque bourgeois un peu riche affectait de s’intéresser aux travaux des savants. Beaucoup consacrèrent une pièce de leur demeure à l’entreposage ou à la présentation de collections d’objets ayant trait ou se rapportant aux sciences à la mode (botanique, zoologie ou géologie) : des oiseaux ou des petits animaux empaillés, des herbiers, des pierres curieuses ou simples échantillons de minerais divers, etc. On ouvrait des « cabinets de sciences », appelés également « cabinets de curiosités ».
Parfois, devant la famille et des amis rassemblés, on se livrait à des petites expériences de physique élémentaire. Très souvent, l’assistance s’émerveillait d’assister à des phénomènes d’attraction électrique (on frottait sur de la laine une baguette de métal qui attirait ensuite un objet léger, souvent pendu par un fil à un cadre de bois – ou à une petite potence de bois). On découvrait ainsi, sans trop le savoir, les effets de l’électro-magnétisme.
Souvent, les riches demeures étaient également dotées d’une bibliothèque, où les ouvrages de sciences (botanique, physique, zoologie, parfois anatomie, géographe et géologie) étaient légion. La parution, en juillet 1751, de l’Encyclopédie (sous la direction par Diderot et d’Alembert) [voir fiche no 451 « Les Encyclopédies »] eut un énorme retentissement : le goût de l’époque pour toutes ces sciences, alors nouvelles pour le grand public, fit que les volumes (et notamment ceux contenant les planches d’illustrations) de cet ouvrage furent acquis par d’innombrables lecteurs, pour compléter les bibliothèques privées.
Dans les cabinets de curiosités on collectionnait :
- des naturalia (objets d’histoire naturelle) des trois règnes :
- animal (animaux empaillés, insectes séchés, coquillages, carapaces, squelettes, dents, cornes, défenses)
- végétal (herbiers, herbiers peints, florilèges)
- minéral (fossiles, pierres précieuses ou étranges – héliotropes)
- des artificiala
- objets créés par l’homme (trouvailles archéologiques, médailles, œuvres d’art, objets anciens)
- objets modifiés (camées, intailles, ivoire, ambre, etc.)
- des scientifica (instruments scientifiques, automates, zograscopes…)
- des exotica (animaux et plantes exotiques, objets ethnographiques)