Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, au “Siècle des Lumières”, quelques économistes élaborèrent une théorie économique centrée sur la nature. Cette pensée fut très en vogue dans le royaume de France, des années 1750 à la Révolution, et connut son apogée dans les années 1760 et 1770.

Deux penseurs furent à l’origine de la Physiocratie (du grec physios = nature et cratein = commander, diriger), le médecin et économiste François Quesnay (1694-1774) et le marquis Victor de Mirabeau (1715-1789), lui-même économiste et philosophe.

Cette école de pensée économique plaçait l’agriculture au centre de tout ; il la considérait comme seule source de richesses. Ils distinguaient quatre thèmes :

  • la nature
  • la liberté
  • la terre
  • le despotisme légal

Selon eux, l’État doit être gouverné par les propriétaires fonciers, seuls capables de comprendre l’interaction patrie et patrimoine. Ils prônaient le libéralisme (avec leur célèbre formule “laissez faire, laissez passer”).

Ce courant de pensée connut un succès considérable dans les milieux intellectuels en France et gagna rapidement les autres pays d’Europe, notamment l’Angleterre et les états allemands (Prusse, Bavière, Würtemberg, Hesse, etc.).

Il fut à l’origine des réformes économiques de Turgot. Anne Robert Jacques Turgot (1727-1781) fut d’abord ministre de la marine de Louis XV, puis Contrôleur général des finances (équivalent de ministre des finances) de Louis XVI de 1774 à 1776. Il tenta de profondes réformes financières et surtout économiques (fortement influencées par la pensée des physiocrates) pour améliorer la situation du royaume, mais échoua et fut remercié par le roi.

Les Physiocrates divisaient la société en trois classes :

  • les paysans, seuls producteurs de richesses à leurs yeux,
  • les « industriels » (artisans et autres ouvriers de manufacture),
  • les propriétaires terriens, seuls aptes à gouverner (cette idée fut reprise sous la Révolution qui, longtemps, n’accorda le droit de vote qu’aux seuls « possédants », ayant seuls des intérêts à défendre).