Pendant des siècles, le vin a été considéré comme une boisson noble, réservée aux élites de la société ou aux cérémonies religieuses (sacrifices païens, puis célébration de la messe chez les chrétiens). Les couches les plus humbles de la société se contentaient de boissons plus « vulgaires ».
Aux premiers rangs de ces liquides, se trouvaient les jus extraits de certains fruits, abondants sous les latitudes européennes :
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le pommé : jus de pommes non fermenté
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le poiré : jus de poires non fermenté
Puis, avec la découverte de la fermentation des sucres (découverte de l’alcool qui serait intervenue au XIIe siècle, selon le chimiste Berthelo), des boissons plus élaborées sont apparues, à base des mêmes fruits :
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le cidre : connu dès l’Antiquité (mais avec un goût différent), il est attesté en Normandie vers 1130-1140 dans les écrits du poète Wace. Titre : 4°
et ses dérivés
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le pommeau : (assemblage de moult de pommes et d’eau-de-vie ; AOC en 1994 ; titre entre 16 et 18°)
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puis le calvados : (obtenu par distillation de cidre ou de poiré ; attesté depuis le XVIe siècle, AOC en 1942 ; titre : 75°)
D’autres fruits ont ensuite été distillés pour obtenir des boissons alcoolisées fruitées, telles que le kirsh (à base de cerises), le cognac et l’armagnac (à base de raisins) ou de plantes, comme la gentiane ou l’anis (le pastis). La gnôle, obtenue par fermentation (de céréales, de fruits, de baies, de racines, ou encore de noix), puis distillation, titre au moins 40°. Les paysans bretons buvaient également le chouchen (mélange de cidre et de miel, titrant environ 15°, apparu officiellement en 1895) et le lambig (connu vers le XVIIIe siècle, sorte d’eau-de-vie de cidre, titrant environ 40°).
Une boisson particulièrement importante resta la bière, connue dès l’Antiquité (par les Égyptiens et en Mésopotamie). Sa consommation a décliné vers la fin de l’empire romain, pour renaître, au Moyen Âge, dans certaines régions d’Europe occidentale (régions moins ensoleillées, donc avec une moindre densité de vignes ; la bière était alors une sorte de boisson de substitution ; les principales régions productrices étaient alors les Flandres, le Brabant, l’Alsace et toutes les provinces allemandes, notamment la Bavière ou la Saxe). Constituée de grains de houblon et de malt fermentés, la bière est peu onéreuse et, par conséquent, consommée en grandes quantités.