Longtemps la mer a été considérée comme une vaste étendue d’eau, assez mystérieuse et dont il valait mieux se méfier. Les marins s’aventuraient au large avec crainte et plus d’un ne revenait jamais, en raison des nombreux accidents (« fortunes de mer ») qui survenaient.

Dès le XIVe siècle, cependant, on s’aperçut que l’eau de mer pouvait, dans certains cas, avoir des vertus curatives. Les facultés de médecine (telles Montpellier ou Salerne) en recommandèrent l’usage. Mais, à part quelques esprits éclairés qui se penchèrent sur la question, on ne s’intéressait guère aux bains de mer (on préférait, de loin, l’eau douce des cours d’eau ou des lacs et des étangs).

En 1753, un médecin anglais, le Docteur Richard Russell, publia un ouvrage intitulé (traduction) « Les effets des bains de mer sur les glandes ».

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, quelques audacieux commencèrent à se baigner. Les premiers furent les Anglais, sur les côtes de Cornouailles et du Devon et du Pays de Galles. En 1783, le Prince de Galles se baigna à Brighton.

Au XIXe siècle, le regard que les hommes portaient sur la mer commença à évoluer : les progrès de la médecine firent que certains médecins parlèrent des bienfaits de l’eau de mer pour soigner certaines maladies. Sans avoir de bonnes connaissances sur l’iode, on en pressentait les effets.

La mode ayant été lancée dans les îles britanniques, les Français suivirent : en 1812, à Dieppe, puis au Croisic, en 1820, à La Rochelle en 1827, à Cherbourg en 1829, etc. Très vite, la côte normande, proche de Paris, accueillit les baigneurs venus de la capitale.

L’impératrice Eugènie de Montijo (1826-1920), épouse de l’empereur Napoléon III (1852-1870) osa prendre un bain de mer à Biarritz, en 1855. Dès lors, les bains de mer devinrent un loisir important dans la bonne société. Le développement, à la même époque, du chemin de fer permit d’acheminer de nombreux voyageurs vers les plages à la mode. Des « stations balnéaires » comme Deauville, Trouville, Cabourg, Le Touquet et bien d’autres connurent un essor considérable. Ce furent les Anglais et les membres de l’aristocratie russe qui lancèrent les villages côtiers de la Méditerranée. Nice et la Côte d’Azur reçurent leurs premiers baigneurs et de grands hôtels furent construits.