La Castille (du mot castillo qui signifie château) n’était à l’origine qu’une marche du royaume des Asturies, conquise de haute lutte sur les Musulmans d’Al-Andalus, et fortifiée par la construction de nombreuses petites forteresses. La ville de Burgos, fondée en 882, n’est autre qu’une de ces forteresses. De 850 à 1035, la Castille appartenait au royaume de Léon : c’est la Vieille Castille.
En 1035, le roi Sanche III donna par testament le comté de Castille à son fils Ferdinand 1er (1035-1065). Celui-ci battit les troupes du roi de Léon à la bataille de Tamaron (1037) et déclara l’indépendance de la Castille. En 1058, Ferdinand attaqua les Maures et agrandit son royaume vers le Sud en s’emparant de la Nouvelle Castille. Lors de son décès, en 1065, le royaume fut partagé entre ses trois fils : l’aîné, Sanche, reçut la Castille, le cadet, Alphonse, eut le Léon et le benjamin, Garcia, la Galice. Mais, à la mort de Sanche, en 1072, Alphonse réunit les couronnes de Léon et de Castille.
En 1085, la prise de Tolède par Alphonse VI sur les Musulmans eut un retentissement considérable : la ville devint la nouvelle capitale de la Castille et le siège d’un archevêché. Si la défaite d’Alarcos (19 juillet 1195) arrêta temporairement les progrès de la Reconquista, elle permit une alliance entre tous les petits royaumes chrétiens de la péninsule ibérique qui unirent leurs forces pour remporter la victoire décisive de Las Navas de Tolosa (juillet 1212).
L’union définitive du Léon et de la Castille eut lieu en 1230. Celle avec l’Aragon, en 1469, par le mariage de l’héritière de Castille, Isabelle la Catholique, avec le jeune roi d’Aragon, Ferdinand, permit la constitution d’un puissant royaume, qui devint l’Espagne et passa aux mains de la famille impériale des Habsbourg.
En favorisant les voyages de découverte de terres lointaines, les souverains de Castille et d’Aragon réussirent à constituer un immense empire colonial, le premier du genre. Les Conquistadors espagnols, en s’emparant d’immenses territoires en Amérique, assurèrent une prospérité sans égal aux habitants de l’Espagne, grâce aux métaux précieux et aux innombrables produits nouveaux (tomates, pommes de terre, volailles, chocolat ; courges, maïs, etc.) rapportés de ces terres nouvelles.
Capitale : Burgos, puis Tolède, enfin Madrid.