Comme tout chercheur scientifique, l’historien se doit de se méfier des évidences. Il doit impérativement rechercher la preuve irréfutable de tel événement, au besoin en croisant les sources disponibles, surtout si elles sont contradictoires.

L’historien doit toujours s’appuyer sur des informations extraites de documents fiables. L’idéal est, bien entendu, de confirmer un fait qui semble établi par un document par l’étude d’un (ou plusieurs) autre document, provenant d’une source différente. L’éventuelle cohérence constatée entre les diverses sources sera seule en mesure de lever le doute sur telle question.

Le doute en matière d’Histoire n’est nullement nuisible en soi. Certes, le doute systématique, qui consisterait à affirmer que tout ce qui a été écrit jusqu’à nos jours sur tel événement ou tel phénomène, serait sans doute exagéré. Le doute doit rester raisonnable.

L’historien mettra en doute tel écrit scientifique (livre ou article de périodique ou toute autre publication) si une affirmation contenue dans l’ouvrage lui paraît incompatible avec une donnée technique par exemple (tel objet était alors inconnu, selon d’autres sources) ou semblerait impossible (en raison des connaissances de l’époque et des moyens matériels alors disponibles). En cas d’anomalie criante constatée, il y aura lieu, pour l’historien, d’essayer de lever le doute en procédant aux recherches nécessaires.

En résumé :

  • anachronisme

  • impossibilité matérielle

  • incohérence avec les conditions de l’époque

  • suspicion de partialité de l’auteur d’une affirmation

  • contradictions entre les sources impossibles à trancher

doivent entraîner immédiatement l’historien dans les vérifications indispensables pour tenter de connaître la vérité.

Comme pour toutes les sciences, le doute historique est salutaire. Il est même obligatoire pour faire avancer la recherche en Histoire.