Vraisemblablement originaire d’Éthiopie, le café a été cultivé pour la première fois au Yémen. Les Arabes le nommaient « khawah », ce qui signifie « boisson stimulante, revigorante ». L’arbuste nommé caféier pousse sous des climats tropicaux et donne des graines qui, une fois séchées et torréfiées, sont consommées sous forme de boisson.
Selon la légende, un berger d’Abyssinie aurait remarqué que ses chèvres qui avaient consommé des petites graines étaient plus agitées que les autres. Il goûta lui-même et apprécia. Il en rapporta aux moines soufites du voisinage, qui en firent une décoction (séjour dans de l’eau bouillante). Au XVe siècle, des moines soufites auraient commencé à le consommer, afin de pouvoir veiller en gardant l’esprit clair et éveillé pour ne pas interrompre leurs prières.
La culture du caféier passa de l’autre côté de la Mer rouge et il fut très apprécié au Yémen où les Arabes venaient le chercher de fort loin. Le port de Moka se fit une spécialité de son exportation.
Des commerçants italiens l’importèrent en Europe au début du XVIIe siècle (alors que le chocolat était déjà en vogue comme boisson chez les gens aisés), mais c’étaient surtout les moines qui en buvaient. Certains hauts dignitaires ecclésiastiques voulurent en interdire la consommation, car cette boisson venait de pays musulmans. Le pape Urbain VIII (1623-1644) autorisa le café « car il eut été dommage de laisser aux seuls infidèles cette boisson délicieuse ».
Les Hollandais, attirés par le profit qu’ils en espéraient, s’intéressèrent à leur tour au commerce du café. Le capitaine Peter Van der Broecke réussit à rapporter de Turquie des graines qu’il parvint à faire germer, introduisant ainsi la culture du café en Europe (puis en Amérique).
En France, les grains de café arrivèrent d’Égypte dans le port de Marseille en 1644. Un premier établissement de consommation de café fut ouvert en 1671 dans la cité phocéenne. Puis, des cafés s’ouvrirent partout dans le royaume.
En Angleterre, les premiers cafés s’ouvrirent vers 1750. Cinquante ans plus tard, vers 1800, on en comptait environ 2000, répartis dans toutes les villes du pays. L’Allemagne et l’Autriche suivirent également cette mode qui gagna toute l’Europe (de nos jours, le 1er pays consommateur de café au monde est la Finlande, suivie de la Norvège).