Les Romains furent les premiers à codifier, dans leur Droit civil, l’âge de la fin de l’adolescence et de l’entrée dans la vie publique. Les filles passaient de la tutelle de leur père à celle de leur mari et restaient mineures toute leur vie. Les garçons, à l’âge de 17 ans, quittaient la toge prétexte pour revêtir la toge virile, ce qui leur donnait des droits civiques et un certain nombre d’obligations civiques et surtout militaires.

Au Moyen Âge, ces notions furent oubliées. En Europe occidentale, la société étant divisée en trois ordres, la question de la majorité se posait différemment. Les roturiers ou travailleurs (paysans, artisans et marchands) ne changeaient pratiquement jamais de condition. Pour être ordonné prêtre, il fallait être âgé au minimum de 16 ans, tandis que ceux qui avaient la vocation religieuse pouvaient rentrer dans un monastère dès l’âge de 12 ans pour devenir novice, puis moine. Cependant, l’usage se fixa peu à peu pour les prêtres de n’être ordonnés (sauf exceptions) qu’à 25 ans, après de longues études au séminaire, nécessaires à la formation des officiants. Chez les nobles, les garçons quittaient leur nourrice à l’âge de 7 ans pour leur apprentissage de chevalier et ne pouvaient être adoubés qu’à 12 ans. C’est cet âge que devait atteindre les fils de roi pour être en état de gouverner et de régner sur un royaume.

Par un édit royal de 1556, le roi de France Henri II (1547-1559) fixa à 25 ans l’âge de la majorité, l’âge de la nuptialité étant fixé à 18 ans pour les garçons et à 13 ans pour les filles. L’ordonnance de Blois, promulguée en 1579 par Henri III (1574-1589) fixa la majorité civile à 25 ans, pour les filles comme pour les garçons.

La loi du 20 septembre 1792 ramena à 21 ans l’âge de la majorité civile. Le Code Civil, promulgué par le Premier Consul Napoléon Bonaparte en germinal de l’an XII (1804), a fixé, dans son article 488, à 21 ans révolus l’âge légal de la majorité civile (25 ans pour les garçons pour la majorité matrimoniale et 21 ans pour les filles). Cette disposition resta en vigueur pendant 103 ans, jusqu’à une révision du Code Civil, par la loi du 21 juin 1907, qui unifia à 21 ans les diverses majorités, pour les deux sexes.

Sitôt élu, le Président de la République Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981) ramena l’âge de la majorité à 18 ans, par la loi du 5 juillet 1974, toujours en vigueur actuellement.