Durant les premiers siècles du Moyen Âge, les « imagiers » (= sculpteurs) travaillaient la pierre et laissèrent quantités de chapiteaux décorés d’entrelacs et de feuillages. Les représentations anthropomorphiques n’apparurent que vers le VIIIe siècle et restèrent grossièrement taillées pendant de nombreuses années.

La période de l’Art roman (Xe – XIIe siècles) vit le développement de la sculpture sur pierre, notamment avec la multiplication des personnages ou des animaux (lions, oiseaux, monstres de toutes sortes) sur les chapiteaux des églises et plus encore sur les tympans surplombant les portes d’entrée de ces édifices. Les thèmes comme le Jugement Dernier ou la Passion du Christ sont fréquents et rassemblent de nombreux personnages autour du Christ en majesté ou du Père séparant les bons et les méchants et les envoyant au paradis ou en enfer. Mais la sculpture n’est plus réservée aux seuls chapiteaux ou à des pans de murs d’église : le ronde-bosse se développe et les statues de saints personnages se multiplient, certes dans des attitudes encore rigides ou figées, mais parfois originales et d’une grande esthétique.

L’apparition, dans la première moitié du XIIe siècle, d’un art nouveau, « l’Art français » (parce que provenant d’Île de France et abusivement dénommé « art gothique » quelques siècles plus tard) va favoriser le développement de la sculpture sous toutes ses formes. Dans les édifices religieux, les emplacements susceptibles de recevoir des statues sont nombreux : niches ou corbelets dans les piliers et les murs, galeries à l’étage des cathédrales, etc.). Les statues de saints ou de monarques se multiplient (les rois de France à l’étage de la cathédrale Notre-Dame de Paris, par exemple) et prennent des attitudes beaucoup plus vivantes. La sculpture des XIIIe et XIVe siècles voit le drapé des vêtements devenir plus souple, les corps prennent des poses plus semblables à celles de la vie quotidienne et ne sont plus raides et insensibles en apparence.

Dans les siècles suivants, la sculpture des visages se perfectionne, les expressions sont clairement exprimées. Au XVe siècle, les personnages représentés sont parfaitement vivants, les postures sont plausibles et les vêtements sont de parfaits témoignages archéologiques pour connaître la réalité des modes vestimentaires de l’époque. Les sculpteurs du Moyen Âge finissant préfigurent ceux de la Renaissance. En effet, déjà, à cette même époque, en Italie, les artistes maîtrisent parfaitement la matière et ont retrouvé une grande partie des qualités artistiques de l’Antiquité.