La période classique connut deux phases successives : le baroque, puis le rococo. A l’époque baroque, la sculpture, universellement répandue, est une des caractéristiques : on la retrouve partout.
La sculpture baroque se divise en deux catégories : la sculpture de décoration (ou de complément de l’architecture) et la sculpture qui se suffit à elle-même. L’architecture utilise alors la décoration sculptée de trois manières.
Premièrement, l’usage d’une file horizontale de statues, placées en haut d’une construction. Au XVIIe siècle, ce procédé devient une règle absolue ; on prit l’habitude de couronner un édifice par une terrasse, un petit mur destiné à dissimuler la pente du toit ; vu d’en bas, l’édifice se termine par une ligne droite horizontale et, cette ligne est ornée d’une rangée de statues, à intervalles réguliers, qui se détachent sur le ciel. Puis, l’usage de ces statues s’étendit à d’autres surfaces horizontales, telles que les parapets des ponts ou les enceintes de jardins.
La deuxième utilisation d’éléments sculptés dans l’architecture s’appliqua au soutien de structures, en lieu et place de colonnes. À l’instar des atlantes et des cariatides de l’Antiquité grecque ou romaine.
Le troisième usage, sans doute le plus caractéristique, se retrouve dans les frises, qui servent souvent d’encadrement aux armoiries, aux trophées ou aux autres éléments du même genre. C’est une marque de « finition » des édifices baroques, d’autant que ces sculptures servent souvent à masquer des points de jonction de la structure même ou des motifs décoratifs.
L’époque baroque réserve traditionnellement aux sculpteurs un certain nombre de domaines : tombeaux, autels, monuments commémoratifs. Le Concile de Trente (1545-1563) ayant prescrit l’installation de retables dans les églises, celles-ci se remplissent d’œuvres en bois sculpté, le plus souvent polychromes, mais aussi de confessionnaux ou de fonts baptismaux de même facture. Les statues de saints dans des niches ou sur des corbelets se multiplient.
La sculpture utilisée dans toutes ces réalisations était techniquement parfaite. L’habileté des artistes atteignait souvent la virtuosité (par exemple, l’école espagnole au XVIIe siècle). Les maîtres dominaient véritablement la matière. Les réalisations avaient l’ambition de fixer le mouvement.