Comme tout chercheur scientifique, l’historien travaille en se basant sur des preuves, qu’il recherche inlassablement. Il ne saurait rien affirmer sans étayer ses dires sur des documents reconnus comme authentiques et non falsifiés, ayant valeur probatoire.

L’historien recherchera par conséquent des témoignages, écrits si possible, mais les témoignages matériels peuvent s’avérer également instructifs, de toute évidence. L’éventail des sources est très ouvert. L’heuristique (science de la recherche des sources documentaires) est là pour l’aider avec profit (voir fiche no 18 « L’heuristique »). Les objets matériels (bâtiments, objets archéologiques, petits objets de la vie quotidienne ou autres) sont susceptibles d’apporter d’utiles informations, qu’il convient de ne pas négliger. Ces informations peuvent éventuellement, dans certains cas, permettre d’étayer une hypothèse historique reposant sur un document écrit, ou l’annihiler.

L’information fournie par une seule source peut constituer un début de preuve. Cependant, il conviendra de rester prudent. L’auteur de la source peut parfaitement être partial, peu fiable, voire affabulateur. Par conséquent, l’historien s’efforcera de mieux le connaître, de cerner sa personnalité réelle. Il cherchera à l’identifier, à évaluer ses idées politiques, religieuses, sociales et ses activités professionnelles, toutes choses qui pourraient influencer ses opinions. S’il a écrit des ouvrages, il conviendra de les analyser afin de connaître les idées de l’auteur. Ainsi, il sera possible de critiquer la source et d’en estimer la valeur réelle et donc la valeur de l’information.

L’idéal reste de croiser plusieurs sources concernant le même fait historique, de les comparer et d’en tirer les conclusions nécessaires. Si les sources sont contradictoires, l’historien devra n’accorder la prééminence qu’à celles qui lui sembleront plausibles, sinon vérifiables.

Dans tous les cas, il se devra de formuler des hypothèses historiques (ou des conclusions) qu’à la condition d’appuyer son propos sur les preuves qu’il aura étudiées. Ses arguments ne seront convaincants qu’à ce prix.

La preuve formelle, dont la valeur probatoire est avérée à la suite d’un argumentaire sérieux et détaillée, reste la meilleure garantie du travail de l’historien, quel que soit le domaine étudié.