La poliorcétique, science de l’attaque et de la défense des forteresses et des villes fortifiées, tire son nom de Démétrios Poliorceutos (= Démétrius le « preneur de viles ») roi de Macédoine de  294 à 288 avant Jésus-Christ, qui se signala par la prise de nombreuses villes : ainsi, Athènes (en 307 av . J.-C.), Rhodes (en 305-304) où il gagna son surnom de « preneur de villes », Chalcis, en Béotie (en 304), Sicyone et Corinthe, en Péloponnèse (en 304-302), et bien d’autres. Il était réputé pour utiliser les engins de siège les plus perfectionnés de son temps, notamment les célèbres « hélépoles » (tour de siège) inventés par Polyeldos de Thessalie au IVe siècle avant Jésus-Christ.

L’art de conduire un siège distingue 4 façons de l’achever :

  1. abandon par les assaillants, car la résistance est trop forte,
  2. levée du siège, car des renforts extérieurs prennent les assaillants à revers,
  3. contrôle de la ville dont les habitants sont épargnés (ville « évacuée »),
  4. prise de la ville, dont les défenseurs sont tués ou capturés.

Les techniques de siège prévoyaient de :

  1. cerner la place afin d’en couper les entrées et les sorties
  2. préférer l’usure du temps à l’usage de la force (un assaut était toujours difficile et coûteux en vies humaines)
  3. il y avait donc nécessité d’écourter le siège. Pour ce faire, il fallait :
    • a –couper le ravitaillement des assiégés,
    • b – limiter les conditions d’hygiène (on jetai des charognes par-dessus les murailles et on empoisonnait l’eau des puits ou de la rivière),
    • c on cherchait à entrer par trahison d’un défenseur,
    • d on tentait d’ouvrir une brèche, pour tenter un assaut,
    • e on tentait de mettre le feu.

Les moyens mis en œuvre étaient nombreux : circonvallation autour de la place, mines et sapes, beffroi, bélier, machines de jet, échelles d’assaut, etc. Les techniques médiévales ne différaient guère de celles de l’Antiquité, jusqu’au XIe siècle, qui connut un profond renouvellement avec l’apparition d’engins plus puissants, comme la pierrière, l’arbalète, le mangonneau, puis le trébuchet, etc. Vers 1370-1380, l’apparition de l’artillerie à poudre et boulets de pierre rendit vaine la résistance des murailles traditionnelles.

Au XVIIe siècle, Vauban (1633-1707) rénova en profondeur la poliorcétique en utilisant des remparts (et non plus des murs) et en inventant divers procédés de défense des citadelles.