Les Égyptiens furent les premiers à concevoir la notion d’écoulement du temps. Ils divisèrent les jours en 24 heures (douze de nuit et douze de jours), qu’ils déterminaient à l’aide deux moyens : le jour, ils utilisaient des cadrans solaires verticaux ou des horloges à eau (clepsydres, sortes de grands récipients d’où l’eau s’écoulait par un petit robinet), qui furent remplacées ultérieurement par des sabliers ; la nuit, ils disposaient de cartes stellaires, qui indiquaient l’emplacement des astres à un moment donné.
Les mathématiciens et astronomes grecs perfectionnèrent les cadrans solaires, qui furent d’un usage constant chez les Romains. Le premier cadran solaire véritablement adapté à la latitude de Rome daterait de l’an 164 avant Jésus-Christ. Les invasions barbares firent oublier l’usage de distinguer les différents moments de la journée. Il fallut attendre le VIIIe siècle pour que l’Occident retrouve notion ; Bède le Vénérable (673-735), moine anglais, décrivit un cadran à heures égales. Vers 1200, Abdoul Hassan al Marakesh inventa le style-axe oblique. Au XIIe siècle, les moines rythmaient leur vie quotidienne en alternant prières et travaux manuels et intellectuels à heures fixes ponctuées de sonneries de cloches).
En 1100, l’abbaye de Cîteaux utilisait encore une clepsydre. Mais, au XIIe siècle, le contrepoids devint moteur de premiers mécanismes utilisant des rouages. Les premières horloges mécaniques en Europe sont attestées en 1283 : la régulation se faisait à l’aide de ralentisseurs de la chute du poids moteur. Au XIVe siècle, les horloges à échappement apparurent et quelques villes d’Italie du Nord en équipèrent des tours (beffrois) : l’heure devint publique et accessible à tous. En conséquence, les horaires de travail furent alors déterminés par l’heure officielle et non plus par la lueur du jour.
Au XVe siècle, les horloges sont partout : horloges municipales (beffrois ou portes de ville, comme à Rouen) ou ecclésiastique (cathédrale de Bourges) et les progrès techniques se multiplièrent. En 1657, le mathématicien hollandais Christian Huygens (1629-1695) adapta aux horloges un pendule qui régularise la marche. Désormais, de nombreux personnages aisés mettent des horloges de petites tailles sur leurs cheminées.
La miniaturisation s’accélère et les montres (d’abord placées dans le gousset, puis, après la Grande Guerre de 1914-1918, au poignet) apparurent vers 1767, construites par Ferdinand Berthoud (1747-1823).