Dans les armées féodales, c’était le connétable qui était le justicier en charge de trancher les différends entre militaires . Dès le XVe siècle, cet officier prit une importance considérable dans le royaume de France ;
Les maréchaux de camp étaient chargés de cette justice dans les régiments de l’Armée du roi. Pendant tout l’Ancien régime, les tribunaux militaires furent soumis aux mêmes règles que les tribunaux civils. Plusieurs ordonnances royales successives en organisèrent le fonctionnement :
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ordonnance de Villers-Cotteret, promulguée par François Ier (1515-1547) et rédigée par le chancelier Guillaume Poyet, en 1539.
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ordonnance du 1er juillet 1727, promulguée par Louis XV (1715-1774)ordonnance du 12 décembre 1775, promulguée par Louis XVI (1774-1792) institua une chaîne pour les déserteurs, transformés en forçats.
Sur les navires de la Marine royale, le commandant avait tous les droits de justice sur l’équipage qu’il dirigeait. Les peines étaient variées : coups de fouet, détention à fond de cale, « grande cale » (ou « va-et-vient » : le supplicié est passé de force sous la coque, attaché à un filin, une poulie le remonte).
Sous la Révolution, de profondes réformes furent adoptées par les diverses assemblées législatives. Les députés se penchèrent sur la question de la compétence des juges. On ne voulait plus juger en fonction du statut social du prévenu, mais en fonction de la nature de l’infraction commise. Cependant, les militaires demeuraient un corps à part . Napoléon Ier distinguait nettement les civils des militaires. Il parut judicieux de les juger de manière différente, par rapport au reste de la population.
La Loi du 6 juin 1857 institua in Code de justice militaire. Tout porteur de l’uniforme devait s’y soumettre. On institua un Conseil de guerre, chargé de juger les cas graves, tels que désertion, fuite devant l’ennemi, désobéissance aux ordres des supérieurs, espionnage, entente avec l’ennemi, etc. Les peines prononcées étaient sévères : la mort (fusillade par un peloton d’exécution, avec coup de grâce) ou la réclusion dans des forteresses éloignées de la civilisation.
Au XIXe siècle, pour mater les « fortes têtes », les rebelles à toute autorité étaient envoyés en Afrique du Nord et répartis dans des établissements pénitentiaires de taille moyenne, regroupés sous l’appellation commune de « bagne de Biribi ».